BCCCAP00000000000000000001358

de ceux qu'elle a laissés dans le monde, qui la fait s'inquiéter de la sorte, de savoir si chacun sera bien casé, si tout le monde est heureux, si tous réussissent sur le plan temporel... Oui, cela part d'un bon mouvement, mais qui s'égare. Jésus a dit de « laisser les morts enterrer les morts » (Math., VIII, 22) au disciple qui l'avait suivi et demandait d'aller s'occuper des fonérailles de son pere. Certes, la charité nous interdit de nous désintéresser si peu que ce soit du prochain, surtout du plus proche. Mais, s'il est de notre devoir d'intervenir sans cesse aupres de Dieu en sa :faveur, nous devons nous garder de faire revenir notre esprit dans un milieu de soucis, de relations, de joies et de peines qui ne doit plus etre le notre. Les parloirs sont un lieu mitoyen entre le cloitre et le siecle. Utiles, indispensables, ils le sont a condition d'etre conformes aux regles canoniques d'ouverture et de visibilité qui n'ont pas été arretées a la légere et dont personne ne doit avoir la fatuité de penser qu'il puisse, personnellement, s'en passer. Leur controle n'engage pas légerement, mais tres sérieu– sement la conscience des supérieurs majeurs. Ceci dit, et il le fallait, il restera aux usagers religieux d'ohserver, dans ces par– loirs, les regles d'une stricte discrétion. Pas trop souvent, pas trop longtemps !... Un quart d'heure peut parfaitement suf– fire a un conseil précis, a une direction efficace. Une demi– heure risque fort d'obtenir un moins bon résultat; une heure, de tout compromettre !... « Soyez brds ! Votre temps est aussi précieux que le notre ! » lisait-on, jadis, dans les bureaux de certaines administrations. Un tel avertissement ne serait pas. déplacé dans un parloir religieux... Au reste, c'est d'abord contre lui-meme que le religieux doit se prémunir lorsqu 'il est appelé au parloir. Et la « conduite intérieure », en usage en certaines provinces capucines, a bien raison de l'inviter a se souvenir, alors, du texte de saint Paul : « Mundus mihi crucifixus est et ego mundo » (Gal., VI, 14). Mais, enfin, il est de notre devoir, assez souvent, de sortir de la cloture pour aller dans le monde. Nous ne pouvons le faire en religieux, prudemment, qu'en nous entourant de toutes les précautions prévues par la religion. 158

RkJQdWJsaXNoZXIy NDA3MTIz