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1'imagination de l'impression rei;ue. Meme a certaine musique voluptueuse il faut se refoser a accorder une oreille complai– sante. Meme a certains rapprochements qui impressionnent par d'indéfinissables émanations, voire par certains parfoms, il faut savoir imposer et vigoureusement, les strictes limites de la nécessité sociale ou apostolique. A ce prix notre ima– gination sera a meme de plus souvent nous servir que de nous embarrasser. C. - Enfin, il y a cette forme de sensibilité qui, toumée vers nous-memes, s'attarde sur nos impressions, surtout sur eelles qui ont une forme affective, ou satisfaite, ou frustrée. Ce genre d'introspection est, a la fois, tres facilement, une manifestation de gourmandise et une forme de mollesse. Car il y a une gourmandise cordiale plus exigeante et plus tenace -que celle qui s'exerce par le palais. Le plus grave, c'est qu'on appelle cela, souvent, « avoir du creur », alors que c'est pro– prement en manquer, car cette expression laisse entendre une générosité de l'ame, laquelle consiste a donner, a s'oublier, alors qu'il s'agit plutot d'exploiter, de sucer autrui, de luí mendier de subtiles jouissances. « Srepe videtur esse caritas et est magis carnalitas » dit l'I mitation (L. I, ch. xv, 2). Au surplus, il y a, en tout cela, une démission de la volonté qui se laisse alors remorquer par le sentimentalisme et ses pos– tulats. Comment ne nous indisposerait-elle pas ainsi a la chas– teté puisque celle-ci consiste en maítrise surnaturelle de cette méme volonté ? En pratique, done, il faut se défier de la gourmandise du creur. « Nolle consolari ah aliqua creatura magnre puritatis... signum est )l dit I'Imitation (L. II, ch. vn, 3 ). Signe de pureté que la petite sainte Bernadette, bien inconsciemment, donnait d'une fa<;on éclatante, lorsqu'elle répondait, mourante, a une sreur qui lui avait dit : « Je vais demander a notre Mere Imma– culée de vous donner des consolations », « Non ! pas de con– solations ! mais la force et la patience ! )) Nous admirons la un sommet ! Ce ne sont pas toutes les ames qui peuvent y atteindre. Du moins pouvons-nous tous secouer le repliement sur nous-memes, cet apitoiement sur nos désolations senti– mentales, cette absence de virilité qui fait pleurnicher parce 155

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