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Et meme lorsque ce corps humain a perdu sa forme pour n'etre plus qu'une relique, un cadavre, l'Eglise lui ménage– t-elle les honneurs ? Ne s'oppose-t-elle pas de toutes ses forces aux traitements, en soi indignes, comme celui de la crémation ? Et ne connait-elle pas deux sortes de lieux sacrés : les églises et les oratoires, qui gardent l'Eucharistie... et les cimetieres ou dortoirs qui gardent les restes de corps, humains qui furent baptisés? En tout cela l'Eglise ne fait que suivre l'orientation que lui a donnée son divin fondateur. A quelle dignité le Fils de Dieu n'a-t-Il pas élevé le corps humain ? D'abord, par son lncarnation meme qui a fait de lui notre consanguin. Pour peu que nous remontions les siecles nous pouvons dire : « Seigneur notre ancetre a tous deux : Noé ». N ous pouvons lui dire : cc Notre famille ». On se targue, certes, ici-bas, de quartiers de noblesse qui ne reluisent guere a coté de celui-la. Mais, qu'on le note bien : par notre corps seul. Car les ames, elles, sortent immédiatement des mains divines. Et ce corps humain que le Fils de Dieu a ams1 honoré, il devait, par la suite, le maintenir dans les plus grands hon– neurs. Entre autres celui de l'insérer comme part essentielle de son institution de production instrumentale de la grace sanc– ti:6ante que sont les sacrements. A-t-on suf:6samment réfléchi que notre action corporelle (par exemple : déglutition de l'hostie consacrée dans la communion, manifestation sensible des dispositions chez le pénitent, etc... ) est partie indispen– sable du symbole sacramente! qui est, lui, l'instrument meme producteur de la grace. Pour cette part, done, notre corps est institué instrument efficace de notre sanctification. D'autres aspects, d'importance moindre, ne sauraient etre négligés, eux non plus. Si on assimile un ciboire non consa– cré, simplement bénit, aux vases sacrés eux-memes, a cause de l'Eucharistie qu'il est destiné a renfermer, que dire d'un corps humain, luí, liturgiquement consacré, et de combien de manieres !... qui, au surplus, a, des trésors qu'il porte, une conscience que le métal ne saurait avoir !... 152

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