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Mais enfin, si la volonté s'est décidée a la considération pour provoquer, dans l'organisme, une jouissance d'ordre se:xuel, quel qu'ait été d'ailleurs le résultat obtenu, il y a faute contre la chasteté. A ce moment-la seulement ! Et l'on a bien saisi, je pense, que tout le désordre n'a résidé que dans l'acte de volonté appelé intention. C. - Enfin, quand nous aurons exposé que la vertu de chasteté est une vertu surnaturelle nous serons au bout de notre tache qui consistait a en donner une notion aussi claire qu'exacte. Surnaturelle la chasteté l'est d'abord par sa cause efficiente qui est Dieu et ne peut etre que Dieu : « Ut scivi quoniam... non possem esse continens nisi Deus det... deprecatus sum » (Sap., VIII, 21 ). D'ou la nécessité d'etre humble, le Seigneur ne pouvant s'employer a appuyer la fatuité de ceux qui pen– sent et parfois disent « etre au-dessus de c;a ! » Les auteurs spirituels sont d'accord sur cette néeessité de l'humilité dont la priere est la traduction pratique, comme le dit si bien la Sagesse. Surnaturelle la chasteté l'est encore dans sa cause formelle qui est, dans la volonté, cette force habituelle, cette maitrise permanente, qui permet a notre appétit rationnel de dominer les sollicitations de la sensibilité en ses diverses formes, toutes les fois qu'elles s'écarteraient de la ligne droite qui mene a la pure conformité a la volonté de Dieu. Avant la faute origi– nelle l'homme jouissait déja de cette maitrise, mais elle n'était pas, chez lui, l'effet d'une vertu. Elle était la conséquence d'un don préternaturel que les théologiens ont appelé (appel– lation qui n'est que partiellement exacte) don d'intégrité. C'était une facilité gratuite qui supprimait la matiere meme de la vertu de chasteté en supprimant l'insubordination, pour– tant connaturelle de la sensibilité a la raison. Maintenant les sens, sans permission de la volonté, se prennent a convoiter. Désavoués et priés de se taire ils n'en continuent pas moins et, parfois, assez vivement et assez longtemps. C'est la loi de la chair daos nos membres, répugnant a la loi de !'esprit que saint Paul lui-meme expérimentait (Roro., VII, 23). Abso– lument parlant, c'est une inconvenance que l'inférieur se sóus- 146

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