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Mais c'est encore une expression que, personnellement, je regrette car ce ne sont pas vraiment des pensées qu'on désigne ainsi, mais de dangereuses considérations imaginatives. N'y a-t-il pas un gros inconvénient a laisser entendre qu'on a affaire a l'intelligence, quand, en fait, on en revient a l'imagination ? Ces considérations intérieures, en effet ne posent pas d'au– tres problemes que ceux que peut poser une vision extérieure. Les memes regles régissent la sensibilité visuelle, qu'elle soit intérieure par l'imagination, ou extérieure par les yeux. Dans les deux cas, la volonté peut n'y etre pour rien et tout se ramene alors a une impression sensible subie sans moralité. On voit ce qu'on peut, non toujours ce qu'on veut ! Mais on ne regarde que volontairement. Dans ce cas, il importe de demander des comptes a la volonté en recherchant pourquoi elle a décidé d'arreter notre considération sur l'objet en question. Si c'est pour s'acquitter d'un devoir, subvenir a une néces– sité, il ne saurait etre question de faute mais plutot de mérite. L'infirmier, par exemple, ne doit pas hésiter a s'appliquer a toutes les investigations exigées par son art. Peu importe, d'ailleurs, si l'objet sexuellement impressionnant déclanche des réactions physiologiques chez le praticien. Etrangeres a la volonté, il n'a pas a en tenir compte. Mais meme si la décision de regarder n'a pas procédé d'un motif vertueux, elle peut fort bien ne pas comporter de faute de luxure. Si ce motif a été la curiosité pure, il ne peut etre question que d'un péché véniel de curiosité. II sera difficile cependant qu'on n'ait pas conscience de com– mettre une imprudence si on regarde ainsi un objet sexuel– lement impressionnant. Si done; on passe outre, on aura com– mis, en plus du péché de curiosité, celui d'imprudence, grave ou léger, suivant qu'on aura accepté de courir un risque grave ou un risque léger. Jusque la, pas question de faute contre la pureté. 145 LA VIE RELIGIEUSE 10

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