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Qu'on ne s'y méprenne point ! Nous n'enseignons pas l'ohli– .gation de l'amour pur, comme le firent les quiétistes : Fénelon et Mme de Guyon. L'homme est incapable de s'étahlir dans le pur amour a cause de ses indigences essentielles qui l'ohli– gent a convoiter. L'Amour pur, c'est Dieu qui, Lui, n'est que hienveillance et ne peut étre en ríen convoitise, puisqu'Il ne peut rien acquérir. Nous, nous ne serons jamais cette perfec– tion, mais nous ne devrons pourtant jamais cesser d'y tendre, de nous en rapprocher : « Soyez parfaits comme votre Pere céleste est parfait >> (Math., v, 48). Or, c'est dans cette voie que la chasteté nous engage, pourchassant, dans nos actes de charité authentiques, autant qu'il est possible, toute recherche de nous-mémes. Il est facile, d'ailleurs, de le constater en rap– prochant deux situations chrétiennes concretes : l'une sécu– liere, l'autre religieuse. C'est bien par charité qu'une femme chrétienne se dévoue, et souvent de fa1,on admirable, a son mari et a ses enfants. .Mais en retour, elle goute volontiers leurs caresses, et les attend meme quelque peu. Qui oserait lui en faire reproche ? Néanmoins, il est évident que ce qu'elle goute, ce qu'elle re1,oit ainsi, elle ne le donne pas. Elle se retrouve, légitimement d'ail– leurs, dans ces consolations. La vie religieuse ne nous deman– dera pas moins de dévouement, si nous savons honorer toutes ses exigences, mais elle nous invitera a nous y rechercher le rnoins possihle nous-memes, a nous dévouer hors de tout retour et de toute consolation. Elle nous oriente done vers un amour toujours aussi surnaturel mais plus purifié. lncontestahlement elle nous met ainsi en face d'un sommet moral puisque, répétons-le, l'Amour pur c'est Dieu Lui-méme et c;a ne peut étre que Dieu. Mais, justement, parce que le but vers lequel il faut tendre est tres élevé, nous ne devons pas disperser nos forces, il faut les concentrer, au contraire, en vue d'une plus grande efficacité. Or, c'est précisément la un autre effet, non des moins heureux, de la chasteté. Saint Paul l'explique avec une clarté parfaite (I Cor., vn, 33) « Celui qui est sans femme se soucie des choses du Seigneur, recher– chant comment il plaira a Dieu. Celui qui est avec une femme, se soucie des choses du monde, comment il plaira a sa femme 139