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bien sur ainsi de faire une honne affaire car tout le créé réuni, y compris nos personnes, ne saurait équivaloir a un seul degré de charité, puisque celui-ci est une nouvelle participation, en nous, a la vie de Dieu. C'est sans doute dans ce sens qu'il faut interpréter la parole du Cantique (vm, 7) « Si dederit (ho– rno)... omnem suhstantiam pro dilectione, quasi nihil despi– ciet eam... » a condition qu'il ait eu ainsi la prétention de la payer son prix. L'équivalence est impossible entre le créé qu'on donne et l'Incréé qu'on re~oit. Mais une convenance demeure. En donnant tout, l'homme fait tout ce qu'il peut. Et Dieu répond a cette générosité en faisant, lui aussi, pour l'homme, tout ce qu'il peut. Mais, fortune pour son partenaire, Dieu peut, dans une mesure a laquelle l'homme ne saurait par• venir et qui nous donne le vertige ! il donne a un etre créé un accroissement de participation a sa propre vie ! Ainsi pour nous en tenir a ce qui nous concerne, l'initiative n'étant qu'a Dieu de nous donner la clairvoyance surnaturelle qui nous permettra de découvrir dans le champ du monde l'unique perle précieuse qui s'y trouve, il nous appartiendra d'etre loyaux et de le demeurer dans l'exécution des clauses du contrat : Donner ce tout >> en échange, sans réserve, sans fraude, sans reprise. Sans réserve ! Mais ce sera tres dur que de pousser le détachement ainsi, jusqu'a !'extreme. Certes, les Peres de l'Eglise nous y encouragent vigoureusement: « Exclude amorem mundi, dit saint Augustin, ut implearis amore Dei. Vas es, sed adhuc plenus es. Funde quod hahes ut accipias quod non habes ! >> ( 1) (Tract. 2 in Joan.). Nous le comprenons. La seule difficulté est de s'y résoudre. Et comme nous serions plus enclins a adresser a Dieu une demande implicitement contra– dictoire : << Remplissez, Seigneur, notre creur de votre amour! >> tandis qu'on maintiendrait le vase qu'on présente ainsi a la Source de l'Amour, encombré de toutes sortes d'ohjets hété– roclites. Non ! pas d'illogisme !... ( 1) « Tu es un vase, mais tu es encore plein. Vide ce que tu as pour Tecevoir ce que tu n'as pas. » 134