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Dieu » avec une vérité juridique encore plus grande ? Car, et c'est a cela qu'il faut prendre garde, nous possédons Dieu des ici-has et ce n'est qu'ici-has que cette possession est susceptible de croissance. Je n'ai que ma vie terrestre pour faire « Dieu mien » ce Deus meus ii a la mesure des capacités que Dieu lui-meme me crée. Mon dernier soupir sera la cloture défi– nitive, irrévocahle, de mon enrichissement divin. Certains ohjecteront, peut-etre, que si nous possédions Dieu ici-bas, nous devrions nous en apercevoir a la plénitude de satisfaction de nos ames. C'est une erreur qui résulte de ce qu'on confond facilement la jouissance avec la propriété. Un orphelin, fils unique de milliardaires, possede véritablement, n'aurait-il que deux jours d'existence, l'héritage de ses parents. Quelle jouissance peut-il en avoir ?... Aucune, a part celle de sa nourrice !... Or saint Paul nous enseigne quelque ehose d'analogue pour notre actuel état d'enfance. Mais devenus adultes nous évacuerons ce qui est de l'enfance, nous entre– rons en jouissance de l'héritage, nous connaitrons Dieu ce com– me nous en sommes connus >J (I Cor., XIII, 13). Une entrée en jouissance, le ciel, oui ! C'est cela, mais nul– lement un envoi en possession. Sur terre, nous possédons Dieu de la fa(,lon la plus parfaite par la charité que l'Esprit-Saint ce diffuse en nos creurs ii (Rom., v, 5). Cette charité, en e:ffet est, de notre part, une participation a l'Amour incréé par le– quel les Trois Personnes divines se possedent les unes les autres. Nous possédons done Dieu en participant a la force méme de possession par laquelle il se possede Lui-meme. Pourra-t-il jamais y avoir, dans une créature, un titre plus effectif de propriété ? Nous ne faisons pas, ici, de la litté– rature. Nous découvrons les grandes réalités sans la reconnais– sance desquelles une vie ne peut etre qu'égarement. C'est, en e:ffet, en comprenant cela qu'on peut etre amené a renoncer au créé et a tout le créé. ce Mon Dieu, mon Tout ii disait Fran(,lois d'Assise. C'est la logique meme. Et le bienheu– reux frere Gilles d'Assise, qui avait si bien retenu l'ensei– gnement de son Pere spirituel, que le savant saint Bonaven– ture lui-meme recueillait attentivement ses ce dits ii, frere Gil- 132

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