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ne pouvez servir Dieu et Mammon )) (Math., VI, 24 ). Choi– sissez ! De quoi voulez-vous étre riches ? D'argent ?... Vous serez alors pauvres de Dieu !... De Dieu ?... Vous serez alors pauvres d'argent !... Et la méme option nous est donnée quand il s'agit de nous-mémes : « Si quelqu'un veut venir apres moi qu'il se renonce » (Math., XVI, 24 ). Encore une fois de quoi veux-tu étre riche ?... De toi ?.•. Tu seras pauvre de Moi ! De Moi ?... Alors tu seras pauvre de toi !... Isaie (xxvn1, 20) ne nous avait-il pas avertis que le lit était trop étroit, qu'un autre ne pouvait y venir prendre place sans jeter le premier occupant par terre ? Et a saint Fram;;ois, le Christ ne donna– t•il pas a choisir entre deux chefs de chevalerie : le Maitre ou le Serviteur ? Ainsi c'est une plus-estimation de Dieu qui, dans l'alterna– tive devant laquelle nous place le Seigneur, nous détache des biens extérieurs et de nous-mémes pour nous enrichir de Lui. Elle nous détache sans aucun mépris, ni meme sans dimi– nution d'estime ou d'admiration pour ces splendides réalisa– tions divines. Et cela explique que Fram;ois, l'homme le plus détaché qui fut du créé, en ait été, en méme temps, l'admi– rateur le plus enthousiaste. Mais elle nous en détache completement. Car il ne saurait étre question de balancer entre une propriété quelconque ter– restre et un accroissement de notre possession de Dieu. C'est la transcendance de cette richesse intérieure qui s'offre a nous en progression constante qui rend impossible, a celui qui en a pris conscience, de distraire, si peu que ce soit, de sa puis– sance de désir vers autre chose. La clef de la pauvreté, disons mieux : son cceur et son ame sont done la : « Deus meus )) et l'impossibilité qu'éprouvent certaines ames a étre pauvres résulte de la pauvreté, regrettable infiniment celle-la, de leur cceur ! Mais cette pauvreté de cceur elle-méme résulte d'une pauvreté de foi, d'une pauvreté de confiance en Dieu. Au fond nous n'arrivons pas a croire qu'a chaque instant nous puissions et nous devions nous enrichir un peu plus de Dieu, en faire un peu plus notre propriété. Sinon qui done songerait encore a dire : « Mon argent )) quand il peut dire « Mon 131

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