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de Frani:ois avec le Christ ou celui-ci •luí aurait dit : « Fran– i:ois, mets un peu d'ordre en ton amour. Tu passes aux yeux du monde pour un fou ! n Or, sans se soucier le moins du monde de se disculper sur ce point, le Poverello aurait auda– cieusement répondu : « Seigneur, faites-moi, tous les autres reproches que vous voudrez, mais celui-la, vous n'avez pas le droit de me le faire. Car si quelqu'un s'est livré a des exces que le monde peut taxer de folie, n'est-ce pas vous-meme, Fils de Dieu, descendu du ciel en terre pour y recevoir les traitements que vous saviez bien qu'on vous y réservait ? n Le moins qu'on puisse condure de tout cela, et les :Eaits semblables ne manquent pas que nous pourrions rapporter, c'est qu'on ne peut pas dire que saint Frani:ois ait particu– lierement brillé par sa tempérance, du moins en ces domaines. On l'a justement dénommé le « Séraphin d'Assise >>. Mais, en hébreu le séraphin est un etre tout de feu. Qu'on y prenne garde ! car le feu n'est pas un petit bourgeois qui compte ses bouchées, il dévore tout ce qu'il peut atteindre. B. - On a donné encore une autre explication de la pau– vreté en se basant, je le reconnais, sur les déclarations de plusieurs saints et meme sur des textes de la Sainte Ecriture. C'est l'explication du « mépris ii. Incontestablement, le mépris détache. S'il vous arrive, par mégarde, de vous salir les doigts on n'a pas a vous exhorter a vous détacher de cette souillure, et de votre propre mouvement vous vous dirigez vers le lavabo. Mais avons-nous la l'explication d'une vraie recherche de la perfection de la premiere des vertus religieuses ? Franchement, je ne le pense pas du tout ! Certes, je m 'incline devant les textes, mais j'estime qu'il faut les comprendre dans un tres large contexte. Exactement comme la parole de Notre-Seigneur : « Si quelqu'un vient a moi et ne hait pas son pere et sa mere, sa femme et ses fils, ses freres et ses sreurs, et meme sa vie, il ne peut pas etre mon disciple >J (Luc, XIV, 27). Tout le monde est d'accord pour reconnaitre qu'ici « hair >> signifie << aimer d'un amour moin– dre >>. Eh bien ! de meme les textes qui parlent de « mépris » ne doivent-ils etre entendus que d'une « estime moindre >> en excluant fermement le pied de la lettre. 129 LA VIE RELIGIEUSE 9

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