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autre que la Deuxieme Personne de la Tres Sainte Trinité, pas meme quand il se laissait sou:ffleter ou cracher au visage, mais il a refusé de s'en prévaloir comme valeur temporelle, il s'est refusé a considérer la réputation qu'il acquerrait parmi les hommes comme une valeur d'enrichissement de sa vie. Et c'est pourtant aussi dans ce deuxieme sens qu'on entend, en fran~ais, ce avoir sa personnalité ». Peut•etre est-ce la le sens qui :6.xe le plus l'attention et la convoitise de l'immense majorité des hommes : acquérir beaucoup de considération dans l'esprit du public, devenir ainsi soi-meme, pour soi, indé– pendamment de Dieu, un enrichissement, une réussite, alors que notre personnalité temporelle n'est qu'une valeur de moyen. Eh bien, c'est cette recherche de soi que doit exclure une véritable pauvreté. IL FAUT ETRE PAUVRE AUSSI DE SOI-Ml:ME Car c'est bien l'exemple que nous a donné le Fils de Dieu. ce Exemplum dedi vobis » (Joan., xm, 15). De lui saint Paul a écrit ce Semetipsum exinanivit formans serví accipiens » (Phil., n, 7). 11 a renoncé a se prévaloir sur le plan temporel de sa personnalité qui pourtant était divine et il a voulu faire figure ici-bas, de domestique, la traduction supporterait : d'esclave, et en fin de carriere il a voulu etre mis au nombre des scélérats. Or, il a posé comme condition a quiconque vou– drait etre son parfait disciple, de suivre exactement en cela son exemple. « Si quis vult post me venire abneget semetip– sum » (Luc, IX, 23). On ne peut done devenir vrai disciple de Jésus qu'a condition de s'appauvrir de soi-meme. Les apo– tres l'avaient bien compris qui, loin d'avoir brillé sur le plan mondain, comme nous nous laisserions facilement aller a le penser, ne furent jamais traités, ici-bas, a leur parfaite satis– faction d'ailleurs, que « comme une balayure ». Le mot est de saint Paul : ce Facti sumus omnium peripsema » (I Cor., IV, 13). Pouvait-on quali:6.er de fa~on plus vigoureuse leur abjection mondaine ? ll8

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