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ONZIEME MEDITATION Convaincu que la richesse de la vie ne réside pas dans ce qu'on a, mais dans ce _qu'on est, le religieux a renoncé a l'avoir des biens matériels de ee monde. En sera-t-il pour autant aussi pauvre que l'exige sa vocation ? 11 faut répondre négativement a cette question, si l'on veut faire d'abord con– fiance a I'lmitation de Jésus-Christ, fort compétente en cette matiere : « Unum... summe necessarium..• ut omnibus relictis se relinquat.• » (L. 11, ch. XI). 11 reste, en effet, au religieux a devenir pauvre de lui-meme. Qu'on comprenne bien de quoi il s'agit : II n'est pas ques– tion de renoncer a la personnalité que le bon Dieu nous a prédestinés a etre, car cette personnalité, c'est précisément la forme originale que le Seigneur veut donner a notre sainteté ; mais il s'agit de ne pas vouloir etre riche de soi, notre réus– site personnelle ne résultant pas de la propriété de nous– memes, mais de la mesure et de la maniere dont nous possé– dons Dieu. Vouloir etre riche de soi est .une richesse d'illusion c.omme de vouloir etre riche d'argent. Notre élévation a l'état surnaturel fait que nous nous livrons a la misere des que nous voulons etre riches d'autre valeur que de Dieu. Mais il faut signaler, a ce sujet, l'équivoque de l'expres– sion fran1,a_js~. : ci. avoir sa personnalité ». On la prend dans le sens d'cc etre sa personnalité », et dans ce sens-la, c'est un devoir qui s'impose toujours. Jésus n'a jamais songé a etre 117