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psychologique contraire qui est celui de !'esprit propriétaire. L'esprit propriétaire est une avidité de pouvoir dire « mon ii et « míen ii du plus de choses possible. Et ainsi il entraine l'áme dans un mouvement irrésistiblement égocentrique. Car dire « mon ii livre, c'est dire « ce livre est a moi. 11 me regar– de, il ne regarde que moi ! ii Dire le « mien ii revient au meme. AHirmer sa propriété c'est faire converger une chose vers soi en excluant le droit de regard des autres. Mais « vers soi ii, « pour soi ii, « a soi n, c'est le mouvement psychologi– quement opposé a l'élargissement du creur, a la générosité, au véritable amour, car, disaient les anciens philosophes « amor facit extasim JJ non, ici, dans le sens mystique mais dans le sens psychologique, l'extase en question consistant a sortir de soi, a se laisser, a s'oublier. Mais « sortir de soi ii et s'appliquer a ramener le plus de choses possible « vers soi ii sont deux mouvements contradictoires. Ainsi le mouve– ment « propriétaire ii qui peut, d'ailleurs, n'etre point pecca– mineux, nous indispose formellement aux accroissements de l'amour, il nous indispose vis-a-vis de nos enrichissements surnaturels. Aussi le Maitre a-t-11 pu dire que seuls étaient bienheureux ceux qui avaient une ame de pauvre, car seuls ils peuvent, a creur libre, a plein creur, faire leur bénéfice, selon les possibilités croissantes de chaque jour, du royaume des c1eux. Avons-nous suffisamment mis en lumiere, maintenant, le role bienfaisant et indispensable de la Pauvreté pour la sure orientation et la pleine utilisation de notre vie religieuse ? IV LES PREMIERS PAS DANS LA PAUVRETÉ Dans ce cas, il nous faut passer aux actes. Le comportement pauvre étant le contraire du comportement propriétaire, il r,xi– gera le renoncement aux exigences du droit strict, et mfane, du simple usage de fait, il excluera tout ce qui releve, plus ou moins immédiatement, de la mentalité propriétaire. 112

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