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divine. Cette croissance de gríice sanetifiante suit la eroissance en nous de la charité. Le Seigneur ne cesse de nous y inciter, de nous y appeler, par sa grace. Mais il n'y réussit que si nous répondons lihrement a eet appel. II importe done de garder libre notre creur. Heureuse eondition dont on ne jouit qu'a condition d'avoir une ame de pauvre. ce La ou est votre trésor la est votre creur » (Marth., VI, 21) a dit le Maitre. Si votre trésor vous l'avez placé dans l'ce avoir », cet « avoir » asser– vira votre creur. 11 lui retirera toute indépendance. Et peut– etre avouerez-vous ingénument : ce J'y suis tellement attaché ! » sans prendre garde que vous déclarez ainsi, en termes propres, « attaché ! » votre esclavage. Le jeune homme de l'Evangile appelé a prendre place dans le college apostolique n'a pu en franchir le seuil : il avait de grands hiens qui le retinrent eaptif. Et n'importe qui, dans la meme mentalité, eonnaitra la meme impuissance. II est aussi impossihle a un riche, c'est– a-dire a quelqu'un qui met la riehesse de la vie dans l'cc avoir », d'aller prendre la place ou le convie l'appel de Dieu, dans le royaume des eieux, en d'autres termes, il lui est aussi impos– sihle de suivre sa vocation qu'a un ehameau de passer par un chas d'aiguille ! « Et mihi res non me rehus subjungere conor » disait déja le paien Horace. Un ehrétien pourrait-il se contenter d'une moindre liberté ? Enfin, nous devons amhitionner, car tel est le désir de notre Pere des eieux, de remplir notre vie au maximum. Mais la seule valeur qui entre en ligne de compte pour cette réussite, c'est l'amour surnaturel de Dieu dans notre creur. Participa– tion a l'amour ineréé par lequel les Trois Personnes divines se possedent les unes les autres, il constitue notre droit en évolution progressive, a les posséder a notre tour. Aussi saint Augustin disait-il : « Amor meus, pondus meum ! » Mais cet Amour divin n'est participé par nous que d'une fai;on finie, a la mesure de notre creur. Notre applieation cons– tante ici-bas doit done etre de nous efforcer de nous agrandir, le creur pour permettre a Dieu d'agrandir constamment notre richesse. Et c'est précisément a cela que nous entraine la pau– vreté. II est lacile de le constater en analysant le mouvement 111

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