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de regard que donne la pauvreté ! Cette marguerite dans le pré n'est pas simplement une infime part du íoin dont les remueurs de sous discuteront le prix, sans meme soupi;onner qu'il existe autre chose, ce n'est meme pas du tout cela pre– mierement. C'est un sourire du Seigneur le long de mon che– min, car il n'y a pas de hasard d'aucune sorte. Et le Seigneur savait que mon regard serait reposé par ces pétales, couleur de lait, rangés en collerette d'un creur d'or. 11 savait que la graminée flexible qui s'incline pres de la fleur me serait agréable a voir, tout comme l'aigrette de feu de l'oseille sau– vage ou les grappes de la scabieuse. II savait que, m 'ayant fait intelligent, j'aurais ainsi le moyen, constatant que chacune de ces humbles plantes est une réussite défiant tout le génie artistique des hommes réunis, réussite entourée de milliards d'autres réussites semblables, j'aurais, dis-je, le moyen de comprendre quelle source inépuisable de beauté, il est, Lui, l'Artiste infini ! Quelle puissance ! se joue ainsi a travers les mondes et les abimes, jusqu'au plus infime des etres créés ! Quelle providence et quelle délicatesse Dieu apporte de cette maniere a marquer chaque pas de ma probation terrestre de ses attentions paternelles émouvantes. Oh ! voir ainsi l'admi– rable fond des etres suggérant de toutes manieres et toujours le merci a Dieu, l'amour de Dieu, l'enthousiasme du fils pour l'inépuisable munificence d'un tel Pere !... C'est cela etre et demeurer intelligent. Action salutaire et indispensable qu'il faut se garder de confondre avec la « position » aberrante qui fait d'ordinaire l'intellectuel, le remueur d'abstractions, dépouil– leur de beauté- ! II est done bien établi que la pauvreté, loin de nous priver du service providentiel pour lequel le Seigneur fait les choses de ce monde, est seule a nous l'assurer pleinement. Cela apparaitra encore plus manifeste si nous considérons les conditions positivement requises pour que ce service nous soit effectivement acquis. La premiere est que nous ne nous trompions pas sur ce qui est ohjectivement le bien et l'enri– chissement de notre vie ; la deuxieme que nous puissions lihrement le poursuivre ; la troisieme enfin que nous en développions notre capacité au maximum. Rien de tout cela 109

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