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muler la rnérne exigence « Qui non renuntiat ornnibus qure possidet non potest esse rneus discipulus » (Luc, XIV, 33). Aucune exception n'est envisagée. Sans renonciation a la pro– priété on ne peut pas, c'est absolu, étre son disciple, dans le sens, bien sur, du « parfait disciple » cornme l'a justement entendu le P. Chevrier. 11 serait plus facile a un charneau de passer par le trou d'une aiguille, a dit a cette occasion Notre– Seigneur (Luc, xvm, 25). Ascese personnelle, objectera-t-on encore, qui peut étre néces– saire a un rnornent de notre existence mais qui sera, sans doute, appelée a disparaitre une fois accompli son travail de purifi– cation, surtout quand il s'agira d'entreprendre des reuvres d'apostolat pour lesquelles on ne saurait voir trop grand. A ce moment-la, en effet, le recours a !'argent deviendra indis– pensable. La pauvreté observée rnalgré et contre tout risque– rait de devenir un empéchement a la diffusion de l'Evangile. Eh bien ! il est diíficile de le croire a quiconque veut s'en tenir précisérnent a l'Evangile. Car le prernier apostolat d'en– vergure n'a-t-il pas été organisé par Jésus Lui-rnérne? Et n'en a-t-il pas Lui-méme fixé les conditions ? Relisons les textes. Ayant convoqué les Douze, dit saint Luc (1x) et leur ayant conféré les pouvoirs nécessaires, 11 les envoya précher le royaume de Dieu et guérir les rnalades. Mais avec quels rnoyens ? En quel équipernent ? Rien !... Pas de provision de bouche, pas de tunique de rechange, pas mérne un baton, a plus forte raison pas de pécune ! Ni dans une bourse, ni, précise saint Marc (v1, 9) dans les plis de leur large ceinture orientale qui aurait pu fournir un moyen de tourner le précepte. Et l'on ne voit pas que cette fa-:;on de procéder ait été imposée par Jésus a titre sirnplernent transitoire. Car, plus tard, il enverra encore les soixante-douze disciples, deux a deux, et leur interdira tout aussi catégoriquement la bourse (Luc, x, 4). Enfin, s'il les invite a étre heureux e'est a con– dition qu'ils le soient par cornpréhension de la pauvreté. « Bienheureux, vous les pauvres » (Luc, vr, 20 ). « Bienheu– reux sont les pauvres par l'esprit » (Math., v, 3), c'est-a-dire 102

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