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52 que argent à un pauvre mendiant, par l'habitude qu'il a de faire des actes semblables, sans toutefois diriger cet acte à une fin quelconque, réalise une action indifférente. Le tort de Duns Scot consiste, croyons-nous, à n'avoir pas distingué nettement dans quel degré die: l'écheHe des actes humains il faut placer l'acte accompli avec la seule intention habi– tuelle, intention qui aujourd'hui est ramenée généralement à la subcons– cience. D'aiUeurs cette doctrine donnée comme uniquement probable, est modifiée dans un autre Hvre du Docteur Subtil où il est écrit ceci: "Actus neuter sive indifferens dum tamen sit in potestate agentis, impu– tatur velut quodammodo vituperabilis, quia poterat ordinate agere, vel saltem ut non laudabilis, et hoc propter defectum ejus qui potuit lauda.. biliter egisse. Quodl. XVIII, n. 9. CONCLUSION Dans le dévelo,ppement de la philosophie médiévale, Duns Scot arrive au moment où, grâce ,surtout aux Ordres des Dominicains et Franciscains 1 , l'aristotélisme avait pris le dessus dans l'ensdgnement philosophique; toutefois certaines thèses de l'écol'e augustinienne gar– daient une place d'honneur chez les docteurs de la famille franciscaine 2 • Quelle sera la position du Docteur subtil dans la question volontaire? S'il est en désacco:rd avec le pure arïstotélisme, représ,enté surtout par Albert le Gr,and et saint Thomas, il n'est pas, moins viai. que son point de vue n'est pas toujours celui de saint Augustin, dont Î'1 ,se réclame avec in– sistence, ni oe1ui d'Alexandre d'Ales ou de saint Bonaventure. Ainsi, par exemple, le libre arbitre, d'après Duns, Sôot, réside uniquement dans Œa volonté; saint Bonaventure ne partage ,pas cette oipfoion. Pour le Docteur Séraphique Lei libre arb:tre réside dans l'inteUigence ,et: dans la volonté: Sic et arbitrii libertas residet penes rationent et voluntatem... 3, Est enim talis actus indiffenens. Ideo probabile videtur tales actus indi fferentes ponere quia non habent sufficientem rationem malitiae pertinentem ad peccatum veniale, qufa ,possibile est nullam deordinationem esse in ,eis quae sufficiat ad rationem peccati. Non enim tenetur homo :1,ec tentione necessitatis contra quam sit peccatum mortale, nec tentione minori contra quam sit p,eccatum veniale, refferre semper actum suum in Deum actualiter vel virtualiter, quia Deus non obligavit nos ad hoc; neque vi– detur esse in istis actibus sufficiens ratio bonitatis ut sint meritorii quia non vide– tur minor rdatio sufficere ad rneritum quam relatio virtualis. Ox. II d. 41 n. 2, 3, 4. 1 Cf. FELDER: Histoire des études dans l'Ordre de S. François (trad. Franç. p. 462 sq. Pairis, r908). 2 FELDER: op. o. 487 sqq.; UEBERWEG, op. c. II, p. 432. 3 Sententiarum 1. II, d. 25 q. VI. S. BoNAVENTURAE, Opera omnia II, Quarac- chii, 1885. '

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