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42 Scot sur ,l'intellect et la volonté. L'intellect, tout ce qu'il connait et opè– re, il le fait d'une maniè1ce toute naturelle ,et nécessaire; on ne peut donc lui attribuer la production des êtrres actuels. Par conséquent, c'est dans la volonté qu'il faut chercher la cause formelle de la contingence qui s'étend à toutes ~es essences et êtres en dehors de Dieu 1 • De Œa mê– me manièœ, si au lieu de la volonté, l'intelligence divine était 1a cause des êtres mondains, aucune liberté ne serait possible dans .le monde créé, tout se déroulerait d'une manière déterminée et nécessaire 2 • Ici, il y aurait lieu de se demander: En quoi fait consister Duns Scot ces éléments simp1es que l'intellect présente au choix de 1a vo~ lonté? Evidemment ils ne sont pas les essences des êtres car afo1cs ceux– ci dépendraient de l'intellect, oe que Duns Scot nie; ce seront peut– être les premiers principes logiques de l'intelligence? Mais leurs com– binaisons ne donneront jamais lieu à aucune ess,ence des choses. Il faut voir au fond de cette question Ie réalisme éxagéré de Dun5 Scot ,et sa thès1e: de la non distinction réelle entre !',essence et !"existence. En 1effet, pour saint Thomas. qui fait cette distinction réelle, Dieu par son inte11ect forme les essences des choses, ,et sa volonté fait qu'elles re– çoivient l'existence ou qu'elles restent à l'état de possibles; tandis que Duns Scot ne conçoit iPas c-ette distinction •entre ,essences d leurs exis– tenoe,s respectives; il déduit de là que les essenc,es des choses étant des imitations de l'essence divine et par conséquent des imitations éter– ndles ,et nécessaires, si ,elles sont formées par l'intelligence, la contin– gence du monde n'est pas possible; conclusion logique mais dont les pré– misses ne peuvent pas être soutenues. Ici se trouve la clef et la base du volontarisme: divin de la philosophie de Duns Scot. S'il avait su faire la fondamentale distinction entre !'.essence ,et l'existence, il aurait facile- 1 Principia productiva quae sunt natura et voluntas habent oppositos modos •principiandi, quia alterum inclinatur ex se ad agendum naturafüer, alterum libere,, et in potestate sua htabet producere. Ox. I, d. 2, q. 7,. n. 18. 2 Si determinans contingenter et evitabiliter determinat, (illud determinans) non potest esse nisi volurntas, quia omnis causa naturalis act;va est determinata ad unum effectum: vel si causa naturalis est indeterminata, non potest seipsam nec ailiam determinare. Dfoes: ista indeterminatio est ex parte intellectus sic repraesen– tantis ipsum objectum voluntati ut fore vel non fer1e.Contra, inteHectus non potest determina'l'e voluntatem indiHerenter ad alterum contradictorium, puta hoc fore vel non fore, nisi de uno demonstrando et de ,.Jtero sophistice syllogisando, ita qucid in concludendo decipiatur, ergo sJ illa collltingentia qua hoc potest fore vel non fore, sit ab intellectu dictante sic propter conclusiones oppositas, secundum hoc a Deo nihil contingenter eveniret,. quia ipse non paralogizat nec dec:ipitur; sed hoc falsum est. ,O'x. II d. 25,. n. 22; it. Ox. IV, d. 49, q. exlat. n. r7.

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