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abstenir de l'un et de l'autre 1 • La preuve métaphysique de la liberté dans le système thomiste, n'aurait pas de sens dans la philosophie du Docte1.1r Subtil, car, d'après saint Thomas, c'est le bien, selon qu'ii. soit fini ou infini, qui marque la frontière entre la libre détermination ou fa nécessité d'une faculté capable de }'Etre tout entier; tandis que pour Duns Scot, une telle frontière n'existe point, la volonté étant caracté– irisée uniquement par le mode d'opération qui est identique vis-à-vis de tous les biens. Voiilà encore une autre situation bien pénible de la philosophie du Docteur Subtil. Spinoza et avec lui 1es déterministes des diverses nuan– ces objecteront contre le libre arbitre en s'appuyant sur l'universalité du principe de causalité: la volonté ne saurait se soustraire à cette loi universelle qui régit 1'univers. L'unique réponse de Duns Scot sera d'in– sister sur l'expérience interne. 11 est clair que cette constatation immé– diate de notre V"ouloir libre doit être le point de départ de la preuve de nos libres déterminations; mais à la difficulté des déterministes, d'après lesquels cette conscience de liberté n'a pas d'autre fondement que l'igno– rance des causes qui nous déterminent à agir, la philosophie de Duns Scot ne répond qu'en faisant un nouvel appel à l'expérience; mais celle-ci n'est pas un argument définitif. De ces paroles et des pages qui précèdent, nous pouvons déduire ceci: Tout ce que saint Thomas appelle acte volontaire est pour Duns Scot acte ,libre; le volontaire du système thomiste est libre dans la philo– sophie scotiste; do~c tout acte élicite de la volonté est libre et acte du libre arbitre qui suppose et l'intelligence et la volonté proprement dite, c'est à dire la volition provenant de l'appétit libre, en tant qu'el,le se distingue de celle qui provient de l'appétit naturel qui, à proprement parler n'est pas acte vo,lontaire. De là, les divergences: Pour saint Thomas, Ia1 tendance de la vo~onté vers le bien en généra.! est volontaire, mais elle n'est pas libre; pour Duns Scot, elle n'est pas libre, mais elle n'est pas non plus volontaite, ni un acte humain proprement dit 2 • D'après saint Thomas, le bienheureux aime Dieu par un acte volontaire mais pas libre; d'après Duns Scot, il l'aime par un acte volontaire et aussi libre quoique n~cessaire â sa manière. Et ainsi des autres applications 3. 1 Cf. HoFFING: La philos_ophie de Bergson, p. n3 sq. trad. franç. Parls, 1917. .z Oxon. Id. 39. n. 15. 3 Ibid. n. 2r.
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