BCCCAP00000000000000000001092

31 au sujet même, ,e. g. la ws10n pour l'oeil devant la lumière; pareille nécessité comporte en soi subjection, véritable privation de liberté. Mais il y a une autre nécessité spontanée qui existe simultanément avec la liberté; c'est le cas de l'âme devant Dieu qui remplira totaleme~t ses aspirations au bonheur; eUe n'enlève ni même ne diminue la liberté et par là s'e:xiplique comment Dieu s'aime nécessairement sans que cela ne diminue rien sa perf,ection 1 • Voici un concept bien étrange de la liberté. Pourvu que la néoessité soit spontanément acceptée par la volonté, elile ne nuit en rien à sa liberté essentielle. De cette façon, même la violence externe pourrait s'harmoni– se11: avec la liberté; il suffJrait pou:ï cela que la· volonté acceptât cette force. L'idée de iliberté semble se confond:!'e :avec la pure activité de la vdlonté 2 • Nous ne savons pas si Spinoza s'est inspiré de Duns Scot, mais ce qui n'est pas difficile de voir c'est une remarquable coïncidence de pen– sée. En ef~et, Spinoza, tout en rejetant· comme absurde notre notion du libre arbitre, défend toutefois à sa manière l'a: liberté de la volonté, la– quelle consiste à suivre ,la nécessité de sa nature et à se déterminer d'el1e-même à l'action 3, La pieirre qui tombe vers son centre de gravité se croirait .libre, si elle était douée d'intdlig,ence. Ainsi la liberté divine se confond avec la nécessité déterminée de son ess,ence; de même chez l'homme sa liberté consiste à suivre activement, à 'ai5ir avec pleine vo– lonté, ce que1 sa raison lui montre. Bergson a aussi cette même idée de la Hberté 4, Il est évident qu'ici nous ne dépassons pas· 1a notion d'acte volontaire, et que la question de la ,liberté dans le sens thomiste n'est pas même entamée. C'est que, comme nous l'avons déjà remarqué, pour Duns Scot, volontaire et ilibre sont une 1 et ila même chose. La preuve de la liberté est une preuve "a posteriori"; nous la trouvons dans l'expérience de chaque moment; ainsi nous yoyons qu'il est en notre pouvoir de poser un acte de vouloir ou de <l'arrêter quand et comme il nous plaît, de nous décider pour un bien ou son contraire, de nous 1 Collat. 'XV, n. 4. 2 Cf. titries: Defi'n. et Nature, et Rapp, de la vol. avec son objet. 3 Cf. HoFFDING: Hist. de la philosophie moderne, I p., p. 336 sq. trad. fran.; it. DE)LlloS: Figures et doctrines de philosophes, p. 165 ·sq. Paris, 1921. 4 BERGSON: Les d,onnées immédiates de la conscience, chap. 3.

RkJQdWJsaXNoZXIy NDA3MTIz