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par conséquent, elle s',inclinera de toutes ses forces vers sa fin natuœlle -finis extra,-Dieu, où ellle trouvera la plénitude du bonheur. Donc, la faculté ou action qui se rapproche le plus de cette fin aura aussi la supré– matie sur toutes les autres facultés de l'âme; et c'est le cas de la volonté, ~aquelle, soit considérée comme faculté, soit en action, se rapproche plus que toute autre puissance de sa fin, Dieu, car Cdui-ci constitue son objet propre et formel 1 • En outre, d'après l'ordre naturel des facultés, de la même manière que les sens e,ctemes, fantaisie, etc., se subordonnent à la faculté intellecti.ve, celle-ci est subordonnée à la volition 2 • Duns Scot critique l'argument de saint Thomas et lui reproche une ana– lyse inexacte de la facuilté volitive et de ses actes. Il esit vrai que le désir du bien absent :ne nous en donne pas encore 1:a possession, mais il y a une activité de fa volonté qui s'appelle amour, par leque1l, premièrement, nous atteignons la fin avec primauté de perfection ou formellement 3. Quant à la deuxième opération de la volonté signalée par saint Thomas, c'est-à– dire, rle repos ou quietatio survenant à la possession de la fin, il y a là une équivoque. Si saint'.fhomas entend une quietatio ou la joie qui naturelle– ment suit toute opération parfaite, c'est entendu qu'elle vient après la possession de l'objet de la béatitude; mais il est faux que la volonté; en présence de l'objet aimabUe, ne soit qu'une faculté simplement passive qui se réjouit de son bonheur; il y a aussi une action positive de sa part que saint Augustin déclare par ces paroles: Appetitus inhiantis fit amor fruentis. Donc, à côté de fa quietatio passive de saint Thomas, il faut ad– mettre un acte elicite quiétatif de la volonté, lequel est plus proche de la fin que tout acte intellectuel, donc, par celui-là, et non pas par la vi– sion, l'homme atteint proprement la fin qui est Dieu, et, conséquemment, c'est par là même que l'homme entrera dans sa béatitude 4. Cela équi– vaut à dire que la vision divine ne sera que l'antichambre, le pont néces– saire à franchir par la volonté, mais nullement ['acte essentiel de la béatitude. Notre auteur précise la nature de. cet amour béatifique; la l Finis extra est simpliciter optimum et summe volendum; ergo inter ea quae sunt ad ipsum quod est sibi imme<liatius est magis volendum; sed veHe est sibi immediatiusi quia immediate tendit in ipsum, ut in fiœm ultimum, cum finis ultimus, ut eiusmodi, sit proprium obiectum ipsius velle. Ox. IV, d. 49, q. 4, n. 4. z Voluntas v1.1lt suum inteHigere propter velle, quia secundum Anselmum: Cur Deus homo, c. 1, ordo perversus esset Vielle amare ut intelligeret. Ox. IV, d. 49, q. 4, n. 2. ReP. IV, d. 49, q. 2, n. 4. 3 '{Jx., ib. ib., n. 6. 4 Si autem accipiatur quietatio pro actu quietativo in fine, dico quod actus amandi qui naturafüer praecedit delectationem, quietat illo modo. Ox. ibid. n. 8.

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