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l'autorité d'Aristote qui dans l'Ethique, 6, dit que ,l,es principes qui dans leur mouvement emploient des activités de diverses natures, sont aussi divers entr'eux "sunt alterae particulae animae". Si la volonté t•end nécessa1iirement vers le bien universel, vers le bien en général, parce qu'e,He voit qu'en celui-ci rien ne manque qui puisse être raison ide bien, et que toute espèce de mal en est absent, à plus forte raiison serait-elile portée vers .Dieu déjà dans cette vie, car nous com– p11enons avec évidence que 1 le bonheur dans toute sa plénitude se trouve en Lui, puisqu'il ,en est le principe total et unique; et comme malgré la certitude que par l'a foi nous .e.vons de cette vérité nous ne sommes pas attirés nécessairement par lui, le bi,en universel sera. beaucoup moins capable de forcer notre v,oJonté. 1 Donc celle-ci ,est libre totalement; la volonté seule est ma•îtresse absolue de son acte, et e1le en est la cause tota,le et immédiate, "N1ihil tam est in potestate voluntatis quam ips,a voluntas" b) La volonté dans :l,e Gel. Pour 1 saint Thomas 2 et Henri de Gand, 3 l'objet béatifique, Dieu, clairement vu, force nécessairement la volonté d'y adhér,er. Suivant logi– quement sa doctrine, Duns, Scot, accorde pleine Hberté à l'âme glorifiée devant <l'objet de 1sa béatitude. Les paroles cités de saint Augustin: 4 "Nihil tam est in potestate voluntœtis qu,am ips,a voluntas", s'appliquent avec le même droit, quand il s'agit du bien suprême clairement contem– plé dans le Ciel, que quand il s'agit des biens pa1rticuliers d'ici-bas, puisque c'est la même faculté qui opère selon sa nature d'une manière constante. s Il est évident qu'un accident, une force extérieure ne peu– vent changer les modes essentiels de lia ;iubstance; or la liberté absolue étant ,la pmpriété essentielle de la faculté voLitive, · et la charité étant aussi essentiellement identique ici et quand l'âme jouit de fa v,ision béatifique, ceŒle-ci ne pourra pas obliger la volonté à s'incliner nécessai– rement vers Dieu. 6 La relation differente de l'être patient à 'l'être agent 1 Collat. XVII, n. 9. :a Summa th. I-II, q. 10, a. I et 2. 3 Quodl. 3, q. I 1. 4 I Retractationum c. 9 et 22. 5 Ea,dem ,est potentia qua·e vult finem ac quae. vult media ad finem. Ergo eodem modo vult finem et media. ,O';r. I, d. I, q. 4 n. 1. 6 Voluntas habet eamdem caritatem prius quam modo habet (in visione); sed prius contingenter eliciebat actum fruend'i, nunc ergo non necessario ielicit actum i!lum, cnm nulla sit fac~ mutatio ex parte eius. 0.:r. I, q. 4, n. 13.

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