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22 généralement elle tende vers l'un et vers l'autre quand ils sont présentés par l'intelligence. La raison de cette inclination probable vers le bien est que l'appétit libre bien ordonné suit tout naturellement l'inclination de l'appétit naturel; celui-ci joue envers l'appétit .libre le rôle d'une habitude qui l'incline à agir ordinairement dans telle direction, plutôt que dans telle autre, et il ,est clair que c'est à l',appétit naturel, avant tout autre habitude, d'incliner la volonté libre à agir d'après une inclination qui existe en elle, depuis 4·e premier moment de son existence. Et c'est pour cela que même ,le juste ,qui soupire aprés l'union éternelle avec son Dieu, se détache difficilement de ,cette vie vers laquelle tout naturel!lement il est attiré de tout son être. 1 · Ce point établi sur la liberté essentieJ.le ou .intrinsèque de la volonté, il faut admettre qua!l.d même une limite, et c'est, d'après ce qui a été dit SUl". son objet, qu'une fois qu'e11e se décide à agir, elle ne peut porter son action positive que sur le bien, et son action négative que sur le mal 2 ; de par sa nature, Ie mal ne peut pas être l'objet de la volonté ni le bien un objet de haine. Mais B ne s'en suit pas de là que la volonté soit dans la nécessité d'aimer I.e bien positivement (actuellement) ; logiquemept on peut déduire seulement cette conséquence: la détermination de la vo– lonté vers l 1 e bien et son impossibiJité de vouloir le mal sont de te11e nature que si eI[e pose un 1acte, celui-ci sera positif, d'acceptation du bien, ou négatif, d'exclusion du mal; voilà l'unique borne que l'on puisse signa– ler à 1'1absolue liberté dela faculté la plus noble de ,l'être rationel. 3 En outre, il est contradictoid-e d'admettre la lit,erté ,dans la volonté par rapport aux moyens qui fa conduisent à sa fin, et nécessité envers celle-ci. En effet, 4 · tout être qui se meut de lui-même vers un but quelconque, réalise cet effet d'aprés le mode qui convient à sa nature; s,i donc la volonté se meut 1a!Vec nécessité vers sa fin dernière et avec contingence vers [es moyens d'y parv,enir, il s'en suit que .nous sommes devant une faculté de double nature, car la même nature agit toujours et constam– ment de 1 la manière qui lui est propre. A différentes modalités d'opéra– tions correspondent diverses puissances. s Ici Duns Scot se réclame de 1 Contingenter vult finem, tam in universali quam in particulari, quamvis ut in plurimis velit utrumque... Hoc ,est quia conveniens appetitus liber sequitur incli– nationem appetitus naturalis. Ox. ibid, n. 6. .a Ibid. n. 9; Qu.odl. XVI n. 4. 3 Ox. ibid. 4 Collat. XVII. n. 9. s Quia diversi modi operandi arguunt diversas potentias. Ox. I, d. I. q. 4. n. 1.
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