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pondant 1 ; donc la, volonté se portera vers le bonheur particulier plutôt que vers le bonheur en général. En outre, si l'inteilligence ne doute pas plus de la béatitude particulière que de la béatitude universelle, il :n'y a pas .de raison de ne pas s'incliner avec 1a même nécessité vers l'une que vers l'autre 2 • Quand il s'agit de l'appétit libre, les choses se passent autrement; ' d'abord, remarque Duns Scot, la volonté n;atureUe dont nous venons de parler, n'est proprement volonté; 'ni le vouloir naturel n'est non plus spé- 1 cifiquement le vouloir, car une telle tendance est commune à tous les êtœs, donc elle ne constitue pas un acte volontaire. Quand la volonté agit comme teUe, c'est-à-dire, commy appétit libre, alors régulièrement– zit in plurimi's-'--elle embrasse le bien soit en général, soit en particulier, quànd celui-ci foi apparait comme son bonheur; mais jamais elle ne les :,uit nécessairement. La raison en est l,a suivante: la nécessité dans une cause ou faculté supérieure, ne peut lui être imposée par la nécessité d'une cause de nature inférieure, car celle-ci ne peut pas déterminer la cause supérieure à agir, et encore moins spécifier la ,;nature de son action. Donc si la cause supérieure a~issait nécessaire.men~, elle le ferait d'elle-même, par sa propre essence; et par conséquent si la volonté da.11s ce oas, était privée de liberté en présence d'un être quelconque, cela ne lui vi,en\irait pas. d'une cause inférieure, mais de sa pr10pre nature 3, En outre, si une puissance SU!Périeure agit nécessairement et non pas se determinant eUe-même, par le fait doivent être ,actualisées :les facultés inférieures dont le concours est nécessaire à son action. Et puisque pour l'acte volontaire la coopération préalable de l'inte11igence est indispensa– ble, il s'en suit que sJ la volonté est tenue d'aimer toujours le bien, par le fait même elle doit déterminer l'inteUect à aa considération ininterrom– pue de ila béatitude. Et oela est :évidemment absurde. 4 Donc la volonté reste toujours libre en présence du bien universel et particulier, quoique 1 Nullum uniV1ersa'le includit ma1orrem perfectionem quam aliquod particu– lare, imo, minorem, quia omne v,articùlare addit perfectionem ,super universale. Rej,. IV q. 49 n, 9. Pour oe qui 1est du prétendu platonisme de Duns Scot, nous le voyons ici bien éloigné du fondateur de l'Académie. Cfr. GILSON, La philosophie au Moyen– Age, II, p. 79, 2 Ibid, n. 6. 3 Non tamen necessario vult, nec in universali nec in particulari. Ratio est quia necessitas in causa sup,erio,ri non p,otest v,enire a necessitate causae inferiods, quia causa inferior nbn potest determiriare modum agendi causae superioris..., ergo causa superior si necessario agit, hoc habet per aliquod intrinsecum formaie sruae, vel natura sui. Ox. IV, d, 49 q. ro, n. 5; it, Rep, IV, d. 49 q. 9. 4 Ibid,

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