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20 RAPPORTS DE LA VOLONTÉ AVEC SON OBJET a) Nous avons déjà parlé du double appétit de la volonté: appétit naturel, qui existe toujours en ellie 1, et appétit libre appartenant ex– clusivement à la faculté volitive, par lequel elle est constituée dans sa forme spécifique et diversifiée de l'inteHect 2 • Par son appétit naturel la vofonté tend au bien particulie11, nécessai– rement et de toutes ses foroes-ne-cessario-et--'summe-comme tous les êtres tendent vers leur pmpre perfection. Mais cette tendance ne se di– rige pas vers le bien général, mais vers le bien en particulier. La preuve en est cdle-ci: L'universel est par nature acte de la faculté intellectuelle, l'opération qui suit l'intelligence est libre toujours; or cette tendance de l'appétit naturel évidemment n'est pas libre, donc elle n'est pas issue d'une opération inteltlectuelle, donc elle n'est pas non plus dirigée vers l'univ1ersel 3, Dans les "Rep. Parisien. IV d. 49 q. 9" donne cette rai"on: Cet appétit s'incline vers une perfection véritable, réelle de la volonté; or une perfection de la faculté ne peut pas être pilacée dans une chose universelle, générale, mais dans un objet particulier 4 • St. Thomas et Henri de Gand s ont soutenu la thèse de la tendance nécessaire de la volonté vers le bien universel, dans lequel seulement se trouve toute 1 a raison du bien et aucune possibilité d'imperfection. Duns Scot trouve fausse et contradictoire cett,e manière de voir 6 ; en effet, dit-il, la raison de ces deux auteurs se réalise plus parfaitement dans le bien particulier que dans le bien universel; aucun bien uni~erse:l contient autant de per– fection que n'importe quel être particulier dans la même catégorie, puisque l'être particulier ajoute une perfection spéciale, sa perfection individuelle à la perfection universelile contenue dans son genre carres- voluntas ex libertate sua absque passione in appetitu sensitivo et errore in ratione )l>eccat. Ibi ,enim v,oluntas 1eligit sibi malum velle, non tamen ex malitia, ita quod vo1untas sic peccans tendat in malum in quantum malum. I Appetitus naturalis perp,etuo inest voluntati, sed nullum actum elicitum perpetuo habet voluntas. Rep. IV, d. 49, q. 9. 2 O:ron. IV, d. 49, q. rn, n/2. 3 Illud appetere non est actus sequens cogmtionem quia tune esset liber; univ,ersale autem non est nisi obiectum intellecru,, vel consequens actum intellectus; ergo ille appetitus non erit nisi beatitud1nis in particul;iri. O:ron. IV, d. 49, q. 10, n. 3. 4 Sitmma th. I-II q. X. a. 2. s Quodt. 3. q. 7. 6 Quodl. XVI. n. 4 ss. O:r. IV, d. 49, q. 10, n. 4.

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