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18 par rapport à l'inteUigence 1 • Le P. Longpré, dans s,a savante étude 2 sur le livre de M. Landry, ne nous convainc pas davantage sur ce point. c) Malgré cette préséance de Ia facûlté intellective sur ,la volitive, Duns Scot attribue à celle~ci le pouvoir de perfectionner la première, non pas formellement, c'est entendu, mais en l'actualisant, la fixant, l'af– fermissant, etc. Dans le "Reportata parisiensia" 3 il fait une analyse des deux facultés où il expose sa pensée. A côté d'un premier objet, parfaitement saisi par l'intelligence, et qu'on pourrait appeler l'objet cen– tral, il y en a quantité d'autres, moins bien saisis, flous, qui s'e trouvent dans la péŒ"iphérie du champ inte1'lectue1. Cet état donné, un grand rôle reste à la volonté; en effet, en raison des influences mutueHes entre les diverses puissances de l'âme, elle peut, s'arrêtant sur le premier des dits objets, fortifier, rassurer l'intellection, rendre plus étroits et fermes les liens qui attachent l'objet connu au sujet connaisseur. Elle peut au con– traire, en rejetant telle idée ou connaissance, l'affaiblir jusqu'à la faire disparaître du champ intellectuel; et ,elle peut, en se portant sur une des idées faibJes, à peine dessinées dans l'intelligence, lui faire prendre !,a place d'honneur, obliger l'intelligence à s'occuper d'elle ,en particulier, et cela d'autant plus que l'intellect étant une faculté inférieure à la volonté, celle-ci est justement appelée à e:x:ercer son influence sur la. première qui s'incline fatalement vers l'objet qui se présente avec le plus d'éclat. De là s'en suit que si la volition est postérieure à une première intellection, imparfaite quelque foi$, eUe précède l'intellection claire et précise, et quoique celle-ci puisse exister sans la première, la volonté est quand même cause de quelque perfection. Et de cette manière on voit claire– ment comment il'inteUigence est sous l'empire de l,a volonté 4. Il est évident qu'à ce compte là, c'est-à-dire par suite de l'influence mutuelle des facultés, on aurait pu déduire tout <le contraire; mais il ne faut pas oub~ier que Duns Scot fait consister la suprême perfection de l'être rationnel dans la volonté libre, et de là que l'influence de cette fa– culté soit supérieure, oar elle agit quand et comment elle veut. 1 Ozon. I, d. 3, q. 4, n. 8. 2 P. LONGPRÉ: La philowphie du B. Duns Scot (suite), dans: Etudes Fran– ciscaines, Janvier-Février 1924, p. 40 ,et suiv. 3 Rep. II, d. 42, q. 4. 4 Rep. Ibid.

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