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ralement que de la connaissance abstractive et de la volonté en tanf qu'elle pose un désir vers une chose future· dont l'existence n'est pas encore un fait 1 • Un dernier a:rgument en faveur de l'excellence de la volonté se trouve dans 1e fait ,que toute spéculation est subordonnée à la vie morale et par celle-ci à la fin suprême de .l'homme. Quoique l'intel– Iection soit d'une nature supérieure aux opérations des puissances infé– rieures, cella n'a pas Heu dans le domaine de ·1,a; moralité, puisque moraLe– ment il vaut mieux agir d'une manière vertueuse que penser agir de la sorte "· D'aiiJleurs, l'homme ayant Di-eu pour fin, et étant pa-r conséquent obligé de prendre les moyens qui le conduisent à ce Dieu qui sera son bonheur et sa récompense éternels, il doit tout subordonner à la pratique de la vertu; au service donc de celle-ci doit être mise la connaissance de J;a vérité, et c'est pour cela qu'il faut dire que ta connaissance pratique au service de la volonté est plus excellente que toute science spéculative. Aristote n'a pas parlé de cette science conforme à ,la pratique de la vo– lonté par rapport à s,a fin surnaturel1e, parce que dans sa philosophie i.,I n'a pas songé à un rapport intime de l'homme avec la divinité, dont la seule relation avec le monde se borne à une certaine ,a-ttraction toute na– turelle 3, et par là s'explique qu'il n'y ait pas atribué à la science pratique fa dignité qui s'ensuit de sa supérieure actuation 4, b) Il a été déjà dit que le volontarisme de Duns Scot ne touche pas 1a théorie psychologique de fa connaissance. Quoique la volonté soit maitresse dans la personnalité humaine, il lui faut quand même fa lu– mière qui précède son acte, il lui faut l'idée d'après laquelle elle puisse agir. Sur ce point Duns Scot est catégorique: "Omnem actum voluntatis naturaliter praecedit actas intellectus" s. L'âme n'est pas une puissan– ce féconde pour la production de la volition, si ce n'est à condition d'être accompagnée d'une intellection toujours actuali~e 6 • A cette opération ïntellectueUe appartient la direction des actes de vertu, car c'est à la prudence de commander quand et comment il convient d'agir 7. Ote. ibid., n. 20. 2 Ozon. Prologus, q. IV, n. 12. 3 Sur les rapports du monde avec Dieu: cf. GoMPERZ: Les penseurs de la Grèce, trad. Reymond, t. III, p. 126 et 237, Paris 1910. 4 Ozon. Prolog1{,S, q. IV. n. 42. 5 Ozon. I, d. 27, q. 4, n. 4. 6 Anima non est fecùnda potentia propinqua ad habendum actum volendi nisi sit in actuali intellectione. O:r. I. d. 12, q. I; Rep. II, d. 42, q. 4, n. IO. 7 Dirigere est actus intellectus, quia eius est habitus sd. prudentia a qua est iste actus (actus virt.) elicitus; Oxo11,. Prol. q. IV, n. 5.

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