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14 Que l'inielligence ne soit pas fa cause totale de la volition c'est évi– dent, puisque étant donné que la première intellection est l'effet d'une cause tout-à-f:ait naturelle et conséquemment pas libre, tous ses effets à elle seraient de [a même natur~. c'est-à-dire la volition deviendrait une chose nécessaire, et ainsi tout le procè_s intellectif se déroulerait nécessairement sans aucune place pour l'autodétermination de la faculté que tous ,sont d'accord d'appeler libre 1 • Donc, si Œ'on veut sauver la liberté humaine, force pour nous est d'admettre que, posée l'intellection, on n'a pas du tout la cause totale de la volition, mais que sa cause prin– cipale reste toujours la volonté, qui s,eule est libre 2 • La mauvais usage des deux facultés nous confirme aussi la même thèse; en effet, employer la volonté à ,causer le mal' est essentiellement mauvais et immoral, tandis qu'empiloyer l'intelligence à connaître le mal n'est pas intrinsèquement immoral 3. Allant plus loin dans l'analyse des ,actes. des deux puissai:J..ces, Doos Scot écr:it: L'acte d'intelligence devient imparfait, impur au simple contact avec un objet atteint de ces défauts-là puisque ['intellection d'un objet faux est nécessairement faus– se,- tandis que l'acte volontaire ne participe nullement à la malice d'un objet mauvais paT le fait d'adhérer, quand cette adhésion est donné par erreu!j, le cas contraire étant intrinsèquement impossible. Et qu'on ne dise pas qu'à l'occasion Œ'acte de 1a volonté comporte une imperfection plus grande que l'acte d'intellection, par ex. quand la volonté adhère sciemment à une chose mauvaise, oar cette déchéance s'explique précisé– ment par l'excel,lence de la facuHé en question: sans cela, il faudrait aussi logiquement soutenir que l'action des sens, dans un acte impéré est supérieur à celle de la volonté paroe que leur participation dans la malice de l'acte est moindre 4. · Après· cet exposé Duns Scot critique 1e passage d'Aristote s que 1 Oxon. ibid., n. 17. . 2 Oxon. III, d. 17, n. 3, 5: Voluhtas est causa tota et immediata sui actus. 3 Oppositum intellectionis non potest esse ita odihile sicut oppositum dillectio– nis. Hoc probatur: Nulla ignorantia Dei potest esse ita odibilis sicut odium Dei, si pos1set voluntati inesse. Non diligere Deum est vituperabile et peccatum quando scil. potest haberi potentia p;ropinqua, quia actu intelligens Deum et nullo modo diligens, pec~t. Similiter, actu cogitans peccatum et sine omni displiœntia, peccat; non in– t~lhgens :iutem quando tamen est in potentia propinqua ad intelligeudum, non est , v1tuperab1le nec peccatum. o~. IV, d. 49, q. ex lat. n. 18. • 4 ~l!ud_ est puri!ls et melius cuius corruptio est impurior et peior; sed corrup– tto vohttoms est tahs. o~., l. c., n. 19. s ARIST. 6 Met. c. 62.

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