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12 le plus noble d'approximation. Et c'est précisément le cas du bien, qui est en relation intime avec 1'être, soit en tant qu'il communique aux autres ses perfections, et par cette raison le bien est dit communicativum sui 1 , soit en tant que fin naturelle et complément de 1la perfection de tout être particulier, d'après Aristote 2 • Tandis que l'objet de l'intelligence, le vrai, se rapproche davantage de l'être en ordre à l'opération, laquelle, par nature, est subordonnée à 1a fin. L'habitus des facultés nous fournit une autre preuve 3, Une pro– priété de l'habitus est de disposer à sa façon la capacité de la faculté à Laquelle il apparfient, et de façonner ensuite son opération. Par consé– quent à un plus parfait habitus logiquement correspondra une plus par– faite capacité d'opération. Or c'est à la volonté que correspond l'habitus le plus noble entre tous les autres, lequel ,s'appelle la charité. Saint Tho– mas 4 est aussi d'accord sur la supériorité de la charité sur notre sden– ce de Dieu dans cette vie, mais il soutient la thèse contraire quand il s'agit de fa vie future, dans laquelle il donne la supériorité à l'intel– ligence sur la volonté par rapport à Dieu. Duns Scot veut que la préémi– nence de la volonté, pendant la vie terrestre, se continue également dans l'autre vie. En effet, dit-il, si la chadté, habitus de la volonté, a perfec– tionné cette faculté, selon sa capacité d'ici-bas, cette capacité ne pourra être satisfaite dans l'autre vî,e qu'avec une perfection proportionnée, la relation des facultés étant identique ici-bas et dans ile ciel. Par consé– quent la charité ou amour béatifique sera supérieur à la vision béatifique. Quant à l'autocité d'Aristote, "Sapientia es,t nobilissimus habitus" s, Duns Scot répood qu'Aristote n'a pas distingué 'l'intellect de la volonté comme principe d'o~ation ad extra, et par cette raison il ,l'appelle tantôt artem vel intellectum, tantôt propositum; et qu'il n'a pas distingué non pŒus les deux facultés dans l'opération circa finem ad intra; de AUGUST. I. De doctrina christiana; MIGNE, Patrol. lat., t. 34. 2 AirsT. 2 Phys., 5 Met., I Eth. 3 Perfectissimus habitus voluntatis in via perficit eam ,secundum capacita– tem quam habet pro tune. Ergo si ille est nobilior quocumque habitu intellectus., capacitas, voluntatis pro via est major quam capacitas intellectus... iergo et pro patria. Ox. IV, d. 49, q. ex lat. n. 14. 4 Summa th. l, q. 82, a. 3 ; edit. Bloud et Barral, 1880. Voir aussi GONZALEZ, Histoire de la Philos.ophie: II, p. 326. 5 ARIST. I Met. c. 8; VI Eth. c. 8. Vult Pihilosophus, 2 ~Met. quod prnnum movens1 movet ut amatum, igitur intell:igentia inferior amat primum. Et tamen ipsius felicitatem poneret in sp,eculatione (X Eth.) ; igitur ,ipse sub speculatione compre– hendit non tantum speculationem sed amare. Ox. ibid.

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