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IO naturalis, sicut gravis ad centrum, sed esset operatio propria naturae in– tellectualis" 1 • De cet exposé résulte l'opinion de Duns Scot sur les rapports des puh,sances avec kur acte et four objet. Ce n'est pas de la nature de son objet, comme pour saint Thomas 2 , qu'il faut déduire celle de la f.a– culté, c'est au contraire leur mode d'opération respective qui surtout nous manifeste l'·excellence des facultés. Une autre conclusion qui s'impose et qtllÎ est fondamentale est celle-ci: la rationnalité consiste ,principalement, essentiellement dans l'acte de volonté; celle-ci est proprement la faculté rationnelle. S'il faut juger les facultés par ileurs actes, indépendamment de l'objet, il est évident que la supêrior:ité sera du côté de la volonté, l,a;qudle agit quand et comme elle veut, et subordonne à sa propre ac– tion l'activité des autres facultés. La connaissance inteUectueUe n'est pas pour Duns Scot l'activité supérieure de l'homme; elle n'est qu'un moyen dont ;la volonté se sert pour ses actes toujours libres. L'exercice de cette liberté: voilà ce ,qui constitue le titre le plus éclatant de :la noblesse de l'être rationnel. Une fois posés ces principes sur Ia nature de l'inteJllect et la volonté, toute la doctrine de Duns Scot sur la supériorité de cette dernière dé– coule logiquement. D'ap,rès la définition qu'il donne de la volonté: "appe– titus cum ratione liber", tout acte simplement volontaire dans le systè– me sera libre pour Duns Scot; ainsi elle aimerai librement et le bien par– ticulier, limité, et 'le bien total, Dieu, même dans la vision béatifique; autrement cet acte d'amour de Dieu dans ile Ciel ne serait pas même un acte volontaire. L'acte formel de 1a béatitude sera un acte de la volonté à cause ·de sa supériorité sur l'intellect. Les raisons de cette suptérlorité se présenteront nombreuses au génie éminemment dialecticien de Duns Scot; il en trouvera soit dans l'abject des facultés, soit dans l,es habitu– des, dans leurs relations mutuelles, etc. Par là ,s'explique parfaitement, sans aller chercher des <raisons ex– trinsèques à 1eurs doctrines respectives! maintes divergences, parfois bien prononcées, entre le système de Duns Scot et celu~ de saint Thomas d'Aquin. De ce chapitre nous pouvons conclure : Pour Duns Scot, la volonté, faculté rationnelle, est supérieure à la faculté intellectuelle. Celle-ci se 1 Os. IV, d. 49, q. ex lat. n. 17. z Summa th., q. 82, a. 3.

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