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[35] FRANCISCAINS ET CAPUCINS BASQUES 143 monie (Memorabilia, f° C 10) attire une foule considérable, au milieu de laquelle se trouvent même des protestants : « un « concours de peuple inconcevable, jusques au nombre de dix « mille personnes, dans lesquelles il y avoit mesme des Reli– « gionaires ». Dans le sermon qu'il prononce à l'issue de la plantation de la croix, le Curé du lieu couvre d'éloges la famille capucine : « Monsieur le Curé de Mauleon y fit une predication « la plus forte et la plus honorable pour nostre Ordre, quy se « puisse imaginer ». Parmi les cinq autres prédicateurs ( !) qui déployent leur éloquence en cette circonstance, on trouve le P. Nicéphore « Basque », que l'on peut probablement identifier comme étant le P. Nicéphore de Larressore. « Tout le pais, conclut le chroniqueur, a tesmoigné vouloir contribuer à la batisse d'une Eglise et d'un Couvent avec une charité incroiable ». L'élan des habitants de Mauléon vers les fils de saint François de la famille capucine ne s'est jamais démenti : cette petite ville fournit par la suite entre dix et douze religieux à l'Ordre. Cet attachement aux Frères Mineurs Capucins apparaît d'ailleurs comme un trait permanent de l'histoire religieuse du Pays Basque aux XVII•-XVIII 0 s., et même au-delà. Si Bayonne, Mauléon et Saint-Jean-de-Luz et Ciboure ont donné, à elles seules, depuis la fin du XVI• s. jusqu'à la Révolution, plus de la moitié des Capucins basques (respectivement une trentaine, une douzaine et dix ou treize religieux, soit une cinquantaine au total), c'est de l'ensemble du Pays Basque que sont accourus les candidats à la vie franciscaine capucine. Du Labourd, en tout premier lieu : Arbonne, Ahetze, Saint-Pée-sur-Nivelle (deux), Larressore, Ascain, Hendaye, Sare (deux), Ustaritz (deux). De la Soule : au N.O. de Mauléon, Ithorots, Domezain; à 3 kilomètres au N.E., Chéraute; au S.O., Libarrenx (trois), Ordiarp (deux); au S.E., Barcus (deux), Sauguis (trois), et Tardets (deux). Mais aussi de la Basse-Navarre : du :r:,J. au S., Isturits (quatre), Garris, Saint-Palais, Armendarits, Ossès (deux), Lacarre, et Çaro. Lorsque la Révolution éclate, près de soixante-dix religieux originaires du Pays Basque sont morts, dans les Provinces d'Aquitaine et de Languedoc, en deux siècles ( 1591-1788 ). En 1790, sur un effectif total de trois-cent quinze religieux pour la Province d'Aquitaine, une vingtaine sont Basques. Le chiffre exact, malheureusement, varie selon les sources consultées. Le dépouillement de l'Etat des religieux... dressé cette année-là (AN, D XIX 11) indique vingt-et-un ou vingt-deux Basques. Celui de Nécrol. Toul. gonfle ce chiffre de deux unités, soit

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