BCCCAP00000000000000000001018

[33] FRANCISCAINS ET CAPUCINS BASQUES 141 En d'autres termes : la population, ou tout au moins les notables de Bayonne, ville déjà abondamment pourvue en com– munautés religieuses, manifeste un très médiocre empresse– ment à recevoir les Capucins. L'installation de ceux-ci ne pou– vait désormais se faire qu'avec une aide extérieure puissante. Cette aide, les religieux ne devaient pas tarder à la recevoir. La future Reine d'Espagne, Elisabeth, toute jeune sœur de Louis XIII, en route vers son royaume d'autre-Pyrénées (elle venait d'épouser celui qui devait régner sous le nom de Phi– lippe IV), fit un assez long séjour à Bayonne dans les derniers mois de l'année 1615. Avertis de ce voyage,- les responsables capucins, réunis à Bordeaux en Chapitre Provincial (28 août 1615 ), songent aussitôt à mettre à profit une telle occasion : ils décident de « profiter l'autorité, faveur et assistance de « Madame Sœur du Roy, Princesse déclarée des Espagnes, pour « par son moyen et au temps de son passage voir si on pour– « roit arborer la Croix et prendre un Convent à Bayonne, où « se rencontroint force difficultez pour notre etablissement, « ainsi que le Rd Pe Jaques avait decouvert l'année precedente, « et iugeoit que si le credit dè cette Princesse ne nous y éta– « blissoit, a pene y serions nous iamais receus... » (Memora– bilia, fo 35 v-36 r). Une action discrète du P. Archange de Lyon, ancien Pro– vincial 18 , auprès des familiers de la jeune princesse, notam– ment le duc de Guise et la duchesse de Nevers, aboutit au résultat souhaité. Répondant aux adresses de bienvenue des autorités locales bayonnaises, la princesse, avec beaucoup d'ha– bileté et une gentillesse désarmante, entreprit, dans son dis– cours de remerciement, de plaider la cause des Capucins : « dit à ces Messieurs et Eschevins qu'elle les remerciait fort de « leurs bonnes volontez en son endroit, qu'elle recognoitroit « partir d'un bon cœur s'ilz luy accordoint une seule chose dont « elle voulait les supplier et qu'elle croyait ne leur devoir estre « onereuse, qui estait de recevoir les Capucins dans leur ville « pour l'amour d'elle, que ce faisant ilz l'obligeroint beaucoup, « souhaittant d'un desir particulier qu'en la dernière Ville du « Royaume de France (telle que la leur et ou elle n'esperoit « iamais plus revenir) il y eut des Peres Capucins qui priassent 18. Claude du Puy, fils du seigneur de Saint-Galmier-en-Forez et de Catherine de Villars, cousin d'Evêque d'Agen. Personnalité de premier plan, qui joua un grand rôle dans le développement de la Province d'Aquitaine-Languedoc. + Toulouse, 11 octobre 1630. Voir, entre autres : Memorabilia, f<' 146 v-147 r; Apollinaire, t. 2, p. 275-286; Lexicon, col. 11~ ; Théotime de Saint-Just, OFM Cap., Les Capucins de l'ancienne Province de Lyon. 1575-1660..., Saint-Etienne 1951, p. 216-21~.

RkJQdWJsaXNoZXIy NDA3MTIz