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138 FRANCISCAINS ET CAPUCINS BASQUES [30] Ciboure), le reste étant fourni en quasi-totalité par d'autres régions du Labourd (Biriatou, Saint-Pée-sur-Nivelle, et même Bayonne), ou par la Soule (Aroue). De cette répartition géographique on peut conclure, à la fois à une insertion réelle des Récollets dans la population du petit port basque, et à un certain rayonnement à l'intérieur des terres. Dans le milieu luzien, probablement assez homogène, le jeu des influences familiales, les liens de voisinage, de camaraderie ou d'amitié, l'exemple des aînés, ont sans doute exercé une influence non négligeable, sinon toujours profonde et durable, sur les vocations religieuses 16 • Entre le prin– temps 1731 et l'automne 1737, soit un peu plus de six ans, six jeunes gens de la double agglomération, âgés de quinze à vingt– quatre ans, se sont présentés au noviciat de Périgueux : deux de Ciboure; quatre de Saint-Jean-de-Luz (deux le 4 octobre 1736, les deux autres le 21 septembre 1737). Il semble difficile de ne pas établir un lien entre ces entrées successives, voire simulta– nées, réparties sur une durée aussi brève : en histoire, le phé– nomène de la « boule de neige » existe bel et bien. Le milieu social de ces Récollets basques, à de rares excep– tions près, ne nous est pas connu. Nous savons seulement que F. Vincent de Lassegue appartient à la noblesse, ou tout au moins à la bourgeoisie aisée, et que F. Thomas Gastelouzard est le fils d'un « capitaine de navire ». Seul, un dépouillement des registres paroissiaux de l'époque pourrait fournir les ren– seignements qui nous manquent dans ce domaine. Au début de la Révolution, l'élément basque est représenté dans la Province de l'Immaculée-Conception par sept religieux, sur un total de cent-soixante-quinze (soit 4 % ), répartis dans trois couvents : quatre puis trois à Saint-Jean-de-Luz, pour une communaté de neuf religieux (trois puis deux prêtres, un frère laïc) ; deux (puis trois) à Bordeaux, pour un effectif de vingt-trois religieux (un, puis deux prêtres, un frère laïc) ; un à Montmorillon, pour une petite communauté de trois religieux. Si la vie des P.P. Clément Harrabillague, François Etche– verry et Mathias Etcheverry, et du frère laïc Massé d'Aschéré– qui, avant et après 1790, nous est, à quelques bribes près, prati– quement inconnue, en revanche nos renseignements sur les P.P. Antoine Guilsou et Angélique Salaberry, et sur le F. Tho– mas Gastelouzard, s'avèrent suffisants pour esquisser les pre– miers linéaments d'une notice biographique. Un point commun 16. La remarque est valable, à la même époque comme à une époque plus récente, pour bien d'autres régions.

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