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[11] FRANCISCAINS ET CAPUCINS BASQUES 119 tallent à Saint-Jean-de-Luz 7 ; en 1615, les Capucins s'établissent à Bayonne 8 ; et c'est seulement en 1669 que les mêmes Capu– cins, pénétrant au cœur de la Soule, fondent un couvent à Mau– léon 9 • 7. Les circonstances de la fondation de ce couvent, bien connues par ailleurs, méritent d'être rappelées. L'épidémie de sorcellerie qui, au début du siècle, ravagea le Labourd et aboutit à la répression féroce dirigée par le trop fameux De Lancre, eut des conséquences dramatiques pour les populations, déjà habituellement antagonistes, de Saint-Jean-de– Luz et Ciboure : les deux bourgs rivalisèrent d'acharnement dans la chasse aux sorcières, et bien des haines durent ainsi trouver leur assou– vissement. Sur ces entrefaites M. de Gourgues, futur Premier Président au Parlement de Bordeaux, fut chargé d'une mission concernant les rela– tions franco-espagnoles, et séjourna à Saint-Jean-de-Luz. Ce magistrat « fut témoin de tous les désordres qui affligeoient le pays..., et voyant qu'ils étoient l'effet de l'ignorance et de la superstition des habitans, il crut qu'un moyen propre à étouffer leurs divisions étoit d'établir des religieux zélés et capables de les instruire. Il leur en fit la proposition qu'ils acceptèrent... ; il leur demanda encore s'ils n'avoient pas quelque affection particulière pour quelque Ordre religieux, et ils lui répondirent qu'ils souhaiteroient par ,préférence des religieux de Saint-François... » (Delorme; Rée. lm. Cane., p. 652). La fondation prévue fut menée à bonne fin. Un premier emplacement, jugé incommode, fut abandonné au profit de l'île située entre les deux bourgs, sur la Nivelle. En dépit d'un geste de mauvaise humeur des habitants de Ciboure à l'égard de ceux de Saint– Jean-de-Luz, aucune difficulté majeure ne vint contrecarrer l'installation définitive des religieux. La croix fut plantée sur l'île le 21 février 1611 ; le 14 avril suivant M. de Gourgues posa la première pierre. « On bâtit ensuite l'église, qui fut dédiée à Notre-Dame de la paix, en mémoire du motif qui avoit occasionné cet établissement. Le succès répondit à l'espé– rance qu'on avoit connue : les deux bourgs ont toujours conservé la paix, et les Récollets y ont toujours conservé l'affection des habitans » (ibidem, p. 653). - ADG, H. Récollets, liasse 223, dossier Saint-Jean-de-Luz-Ciboure; Delorme, Rée. lm. Cane., p. 651-653; Revue Franciscaine, 18• année, 1888, p. 53; Abbé Haristoy, Le Monastère de Notre-Dame de la Paix de Saint– Jean-de-Luz-Ciboure, dans Etudes historiques et religieuses du diocèse de Bayonne, 1892, p. 16, 49; Dubarat, Missel Bayonne, p. CCCLXXVIII, et Veillet, t. 1, p. 192; J. Nogaret, Saint-Jean-de-Luz, des origines à nos jours, p. 82-84 ; Lemaître, p. 567; Congrès Archéologiques de France, Bayonne– Bordeaux 1939, Paris 1941, p. 505 ; Bulletin de la Société des sciences lettres et arts de Bayonne, nouv. sér., N 131, 1975 p. 480. 8. Voir infra. Quelques éléments de bibliographie : ADPA, H. 17-22; Bayonne, Archives Municip., GG. 199; Memorabilia, I'° 35, v-37; Apollinaire t. 1, p. 110-113; Dubarat, Missel Bayonne, p. CCCLXXXIII-CCCLXXXVI (voir aussi p. CCCLXVIII), repris « presque entièrement » par Ducéré, Dic– tionnaire, t. 1, p. 156-160; Nécrol. Aq., p. 6-7; Nécrol. Toul., p. 58-59, 122-124; Lemaître, p. 543; Lexicon, col. 182; Lambert, p. 51-52. 9. Memorabilia, f'> C 10, C 24 r; Nécrol. Aq., p. 10-11; Nécrol. Toul., p. 75-76 : Irénée, Hist. Aq., p. 344-347 ; Lemaître, p. 557; Lexicon, col. 1080; Pierre Hourmat, Pour une histoire de l'enseignement à Mauléon dans la première moitié du XIX• s., dans Bulletin du Musée Basque, 1966, p. 1-14, qui évoque, entre autres, l'installation d'un Collège dans l'ancien couvent, en 1852.

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