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84 CAMILLE BÉRUBÉ l'amour de Dieu dans l'incarnation soit occasionné par le péché. Aussi bien la Rep. Par. III, d. 7, q. 4 est plus riche sur la prédestination du Christ à la gloire de Fils de Dieu par l'union de sa nature humaine avec le Verbe. On y trouve la liste détaillée des moments logiques dans une unique prédestination; Ideo Filius Dei primo est praeordinatus esse homo; secundo econtra, ille ho– mo praedestinatus est esse filius Dei; deinde tertio unio naturae ad Verbum; dein– de quarto merita electorum; deinde quinto casus malorum; deinde redemptio per mediatorem 51 • Viennent ensuite les précisions que le péché n'a pas été la cause de la pré– destination du Christ et que Dieu se veut d'abord lui-même et, en second lieu, veut l'âme du Christ. Il s'agit toujours de la gloire du Fils de Dieu, et non de la gloire de Dieu comme créateur bénéfique, comme Iammarrone l'ajoute: "nonché alla suprema glorificazione del Dio creatore benefico" 52 • A notre avis, il n'y a rien dans le contexte qui le dise que Dieu veut se glorifier Lui-même. Le développement est interrompu par la réponse à l'objection qu'il n'y au– rait pas eu de médiateur, s'il n'y avait pas eu un pécheur. Scot répond cette fois par une liste des moments de l'amour de Dieu, dans la prédestination du Christ à l'amour: Primo Deus se amat, secundo diligit se aliis; et iste est amor castus; tertio vult se diligi ab alio, qui potest eum summe diligere, loquendo de amore alicujus ex– trinseci; et quarto praevidit unionem illius naturae, quae debet eum summe dilige– re, etsi nullus cecidisset5 3 • Ce qui est propre à ce texte c'est qu'il passe de la prédestination du Christ à la gloire d'être fils de Dieu, à l'amour désintéressé dont il s'aime Lui-même et à l'amour qu'il veut, rendre possible en d'autres que Lui-même, comme principe de leur bonheur éternel. Ce texte se retrouve dans le fameux manuscrit Assisi 137 dont Iammarrone donnait un passage dans une étude antérieure: 51 Rep. Par. III, d. 7, q. 4; Vivès XXIII, 302. 52 G. Iarrunarrone, L:, cristoh,?jafrancescana, 262. 53 Rep. Par. III d. 7 q. 4; Vivès XXIII, 303.