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L'INCARNATION DU VERBE 83 part, la destination de la nature humaine du Christ à la gloire suprême et à la glorification divine est la fin première considérée en Dieu dans son élection du Christ comme Fils de Dieu. L'union de l'homme Jésus avec la personne du Verbe est ordonnée à ce but4 7 • Pour Duns Scot donc, conciut Giovanni Iam– marrone, compte plus l'exaltation d'une créature à la plus grande participatione à la gloire de Dieu qu'à la filiation divine 48 . Cette déduction nous surprend, car il nous semble que Scot tienne cette filiation divine du Christ pour la plus grande union possible dans l'ordre onto– logique ainsi que dans l'ordre de l'opération et l'ordre moral. Scot explique d'abord que toute prédestination est principalement ordonnée à la gloire et à d'autres choses par rapport à la gloire et que l'union dans le Verbe ordonnée à la gloire aurait été moindre •si elle avait été faite sans cette union 49 • N'est-ce pas dire que cette union de la nature humaine avec la personne du Verbe confère au Christ une gloire impossible sans cette union personnelle, et non pas que la gloire prédestinée à la nature humaine du Christ est plus grande que celle que l'union lui apporte. 4. La prédestination du Christ à la gloire Iammarrone commence son exposé de la prédestination de la nature hu– maine du Christ à la sublime union avec la personne divine du Fils de Dieu, selon Ord. III, d. 7, q. 3 comme le point de départ christologique de la théologie scotiste. Il précise heureusement que: "in Dio si dà 'prima' l'intenzione di des– tinare alla gloria, vale a dire alla gloriosa e beatificante vita eterna con lui" 50 • Retenons bien que cette signification de la gloire des prédestinés, c'est selon Scot la vie éternelle en union avec Dieu. Le refrain du Scotisme de la gloire ris– que de devenir pour le lecteur un équivalent de la gloire de Dieu au sens bibli– que et traditionnel de grandeur, de puissance, d'indépendance, alors qu'il s'agit de la gloire personnelle dans l'amour mutuel de Jésus-Christ et de la Trinité. De fait le texte sur la prédestination du Christ à la filiation divine est bien pauvre sur la raison principale de l'incarnation, car il s'agit surtout du rapport de l'incarnation avec le péché d'Adam et la rédemption, en excluant que 47 Ord. III, d. 7 q. 3; Opera omnia XV, 354-355. 48 G. Ianunarrone, La cristo!o;jafrancescana, 264. 49 Ord. III, d. 7, q. 3; Opera omnia XV, 349. so G. Iammarrone, La cristo!ogiafrancescana, 261.

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