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78 CAM!Ll.,E BÉRUBÉ siècle jusqu'à nos jours. Réalisée dans l'esprit et la vie de François et de Claire d'Assise ainsi que des premiers frères mineurs, elle reçoit une interprétation théologique chez Antoine de Padoue et dans l'école des frères mineurs de Paris par Alexandre de Balès et Bonaventure de Bagnoregio, ainsi que par Jean Pecham, Mathieu d'Acquasparta, Hubertin de Casale et Raymond Lulle. Au tournant du XIIIe au xrve siècle, Duns Scot lui donne une formulation théolo– gique définitive qui sera complétée par Bernardin de Sienne et Laurent de Brin– des. Dans une perspective personnelle l'auteur analyse les éléments de conti– nuité et de discontinuté au cours des siècles, esquisse une synthèse du christo– centrisme et élabore les principes d'une actualisation de l'optique et des conte– nus les plus significatifs dans une christologie franciscaine de base, pour le pré– sent et l'avenir2 9 • La présentation est à la fois historique et critique et nous intéresse particu– lièrement pour compléter notre étude sur l'amour de Dieu dans l'histoire de la spiritualité capucine au XVII 0 siècle. Nous l'avions déjà raconté, en 1974, sous le titre: Les Capucins à l'école de saint Bonaventure3°, comme une conversion du sco– tisme au bonaventurisme, sous l'influence posthume, au cours du Concile de Trente (1546-1563), de la campagne du chancelier de la Sorbonne Jean Chartier, dit Gerson, contre les scotistes dits Jormalizantes. Nous avons maintenant cons– taté que l'influence de saint Bonaventure se fait dans le contexte de la spiritua– lité rhéno-flamande de Henri de Herp et Yan van Ruusbroec. Dans notre étude actuelle la raison principale de l'incarnation du Verbe remet en question les interprétations traditionnelles des opinions de Saint Bo– naventure et du Bx Jean Duns Scot sur la prédestination du Christ tant à l'incarnation qu'à la rédemption. Dans son oeuvre de pionnier A. Gerken tient que le Bonaventure de la maturité admet une prédestination absolue à la ré– demption: "Le Christ est le Prédestiné par excellence... Mais celà n'empêche pas que, justement parce qu'il est le premier dans l'intention de Dieu, il se charge de la fonction de rédemption du genre humain au point même que, lorsqu'il apparaît dans l'histoire, il est absorbé tout entier par cette fonction de rédemption. L'absolue prédestination du Christ pâtit donc aussi peu de sa 29 Cf. G. Iammarrone, La cristologiajrancescana. Impulsiper ilpresente (Stucli francescani, 1), Padova 1997. 3 ° Cf. C. Bérubé, De la philosophie à la sagesse chez saint Bonaventure et Roger Bacon (Bibliotheca seraphico-capuccina, 26), Roma 1976, 283-337.