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CAMILLE BERUBE RAISON PRINCIPALE DE L'INCARNATION DU VERBE SELON BONAVENTURE ET DUNS SCOT Une étude récente sur l'amour de Dieu selon Jean Duns Scot, Marguerite Porète, Maître Eckhart, Benoît de Canfield et les capucins français du XVII 0 siècle constate l'influence générale de la spiritualité rhéno-flamande sur les Ca– pucins par l'intermédiaire de Henri de Herp et de Yan van Ruusbroec. Ce fait coïncidait avec leur option pour la théologie de saint Bonaventure, alors que les premiers Capucins, venus des frères mineurs de l'Observance, étaient scotistes. Ils avaient ainsi suivi l'exemple des frères mineurs de l'Observance dont le mi– nistre général, François Zamora, avait suspendu, vers 1562, la priorité alors ac– cordée à Duns Scot. A cette fin il publia les Commentaires de Bonaventure sur les Sentences de Pierre Lombard 1 • Les Capucins en firent autant, en 1569, par les soins du conventuel Antonio Posi. La doctrine de l'amour de Dieu implique une prise de position sur la question de la raison de l'incarnation du Verbe, Fils de Dieu. Le Docteur Séra– phique avait longuement exposé l'opinion diffusée par Robert Grossetête, sur l'incamacion du Verbe pour la gloire de Dieu et de Christ, ainsi que pour la ré– demption du genre humain et la perfection de l'univers dont la nature humaine est le sommet. Il signalait le danger de compromettre la transcendance de Dieu dans une union avec le monde et se ralliait à l'opinion alors commune de l'incarnation du Verbe pour la rédemption du genre humain et sans laquelle il n'y aurait par d'incarnation. Un demi siècle plus tard le frère mineur écossais, Jean Duns Scot, soute– nait comme plus probable que la raison principale de l'incarnation du Verbe est l'amour de Dieu par des êtres autres que Dieu: Deus vult habere alios condiligentes. 1 Nous avons raconté cette histoire dans Les capucins à l'école de saint Bonaventure, dans Collectanea Franciscana 44 (1974) 275-330, réédité dans Camille Bérubé, De laphilosophie à la sagesse chez saint Bonaventure et Roger Bacon (Bibliotheca seraphico-capuccina, 26), Roma 1976.

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