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82 CAMIILEBÉRUBÉ Depuis un siècle, le retour à la scolastique oblige les scotistes à relire criti– quement les textes et non à les accomoder à leur gré. Chez le frère mineur Déodat de Basly4 3 , vers 1900, la prédestination du Christ à l'amour de Dieu ap– parait comme une innovation dont il eut à se défendre devant le pape Pie XI, en lui offrant les textes de Duns Scot. Le frère mineur canadien Ephrem Long– pré, disciple de Déoclat, diffuse la prédestination du Christ. à l'amour pur de Dieu dans les universités de Milan, Cologne et Montréal, en 1920-1927 et comme rédacteur de la lettre du Ministre général Leonardo M. Bello OFM sur la primauté du Christ-Roi, en 1933. En 1966, au Congrès scotiste intemational d'Oxford-Edimbourg, le chanoine Fernand Guimet exposait magistralement la théologie de l'amour de Dieu selon Duns Scot44. En ignorant les textes de Scot sur la prédestination du Christ à l'amour pur, Iammarrone est privé des textes les plus significatifs de Scot sur la Charité de Dieu. Il se base sur la prédestination du Christ à la gloire comme le Maxi– mum Opus Dei: "La sua funzione redentrice, anch'essa intesa da Dio, non è il motivo principale della sua predestinazione a Figlio di Dio, non è la ragione che ne esau– risce il senso. Se ne dà anche un'altra, unita ad essa, ma che la precede nell'in– tenzione divina: la costituzione dell'Uomo-Dio come 'sommo bene tra gli enti' (summum bonum in entibus) destinato alla somma gloria in Dio e alla somma glori– ficazione di Dio" 45 . C'est le scotisme de la gloire de Dieu opposé au bonaventu– risme de l'hurniliation de Dieu dans l'incamation selon A. Gerken et ses imita– teurs. Avant d'exposer les textes, Iammarrone pose avec Scot deux questions préalables: 1. la prédestination du Christ à l'incamation suppose-t-elle nécessai– rement la chute de la nature humaine; 2. L'union de la natu~e humaine avec le Verbe vient-t-elle avant ou après la destination à la gloire et à la grace? 46 • La ré– ponse de Scot est que la prédestination de la nature humaine de Jésus-Christ à la gioire n'est pas liée nécessairement à la chute de la nature humaine. D'autre 43 Déodat de Basly. o.f.m., Scotm tkcetJS 011 D111JS Scot e1ueig11ant la philosophie, la théoloje, la 17!JSlique. Synthèse de sa co11St111ction doctrinak, dans Francejranciscaine 17 (1934) 47-148. 44 Femand Guimet, Coefomlité à la droite raison et possibi/ité s11rnat1ire/le de la charité (Attathes traditumnelks et st111ct;1res diakctiq11es de la do.trine scotiste), dans De do.trina Ioa1111is D1111s Scoti. Acta CongresS11s Scotistùi Internationa/is Oxonii et Edimburgi 11-17 sept. 1966 cekbrali, voi. III: Probkmata theolo§ta (Studia scholatistico-scotistica, 3), Romae 1968, 539-597. 45 G. Iammarrone, LA cristoloiafrancescana, 263. 46 Ibid., 258.

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