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L'INCARNATION DUVERBE 73 Cette conception de la ratio quodam modo inducens en Dieu, est_parfaitement confirmée dans Anmmt.BMV sermon 3: Primo ergo in verbis istis describitur mysterium incaroationis ex parte principii superinfluentis, curo clicitur: Dominu, dabit benignitatem. Si enim quaeratur ratio et causa principalis, quare Deus voluit incarnati, opti.me respondetur quod hujus ra– tio summa et praecipua est excellentissima benignitas Dei, a qua et secundum quam et propter quam facta est incaroatio Verbi1 6 • Gerken se demande en note: ''Bonaventure n'a-t-il clone absolument pas remarqué le progrès spéculatif qu'il avait fait par la distinctiori entre ratio.ftnaliter movens et ratio inducens, qu'il renvoie simplement à la présente Questio? Il n'y était nullement démontré que la rédemption n'était que ratio inducens et non ratio.ftna– liter movens. Nous n'avons pu le dégager qu'avec peine et en restant dans une certaine obscurité" 17 . Gerken note: "Il ne faut pas nier qu'il y a ici, chez Bonaventure, un certain manque de cohérence dans la formulation. Si nous voulons tenir compte des _deux Questiones déjà citées, il faudrait dire ceci: La 'ratio inducens' demeure aus– s~ simplement en tant que telle, 'ratio inducens', dans la mesure où elle ne peut etre distinguée, meme camme simple concept, de la 'ratio finaliter movens' concrète, et elle est clone voulue par Dieu comme 'inducens' à cause de la 'ratio finaliter movens"' 18 • Dans notte étude sur l'amour de Dieu nous avons constaté que Duns Scot et Thomas d'Aquin tiennent que Dieu ne peut étre cause finale de lui~méme, ni etre mu par aucune fin concemant un étre hors de Dieu. Ils le disent précisé– ment au sujet de la prédestination du Christ et de la création de l'univers maté– riel et spirituel. Les affirmations que Dieu fait tout pour lui-meme ou pour sa gioire, sont des expressions impropres bien qu'elles soient courantes parmi les théologiens. Scot tient cet usage comme un Dictum vulgariter qu'il faut interpré– ter comme disant que Dieu est la fin de tout ce qu'il produit hors de Lui-meme et non fin de Lui-meme 19 . 16 Bonaventure Opera omnia, IX, 667b 17 Gerken, La tbéolD!le du Verbe, 229. 18 Ibùl., 232. 19 Voir Ca.mille Bérubé, L 'amo11r de Dieu se/anJean Dum Srot, Poréte, Eckhart, J3enoft de Canfield et k! Capuci11s (Bibliotheca seraphico-capuccina, 53), Roma 1997, 163 et 175.

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