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L'INCARNATION DUVERBE 71 mais nous sommes finalement ordonnés à lui, parce que la tete n'est pas pour les ~embres, mais les membres pour la tete La raison inductive a été un excellent remède pour notte réparation, camme il a été montré au début de notre troi– sième livre. Mais il ne s'ensuit pas que le genre humain soit meilleur, parce qu'un moindre bien peut induire à faire un plus grand bien. Humanum vero genus respectu incamationis et nativitatis Christi non fuit ratio finaliter movens, sed quodam modo inducens. Non enim Christus ad nos finaliter ordinatur, sed nos finaliter ordinamur ad ipsum, quia non caput propter membra, sed membra propter caput. Ratio tamen inducens ad tantum bonum fuit nostrae reparationis mysterium, sicut in principio hujus tertii libri fuit ostensum 9 . Dieu n'est pas un marchand et ne cherche pas un profit, mais il veut montrer sa libéralité pour nous afin que nous l'aimions et connaissions !'immense valeur que nous avons à ses yeux par l'immensité du pruc qu'il paye pour notre salut et pour rétablir la valeur de la justice violée et offensée. Bien que nous soyons d'un prue fini, il veut nous racheter par une valeur immensé– ment plus grande que tout le genre humain 10 • Gerken estime que "la ratio finaliter moven.r de l' incarnati.on ne peut résider que dans le Christ et clone finalement, qu'en Dieu Lui-meme... La ratio inducen.r, elle, peut etre un bien créé. lei c'est le salut de l'homme" 11 • Cette ratio finaliter moven.r en Dieu nous surprend, ainsi que cette note: ''Bonaventure n'a-t-il clone absolument pas remarqué le progrès spéculatif qu'il avait fait par la distinction entre 'ratio finaliter movens' et 'ratio inducens', qu'il renvoie simplement à la précédente Que.rtio? Il n'y était nullement démontré que la rédemption n'était que la 'ratio inducens' et non 'ratio finaliter movens'. Nous n'avons pu le déga– ger qu'avec peine et en restant dans une certaine obscurité" 12 • On peut penser qu'il y ait des raisons inductives dans le Christ, mais pour– quoi Gerken veut-il qu'il y ait en Dieu des raisons finales motives de la ré– demption? Gerken n'a-t-il pas avisé opportunément le lecteur que Bonaventure ne parie pas de 'motifs' mais de 'raisons' et d"intentions' dans l'oeuvre de Dieu dans l'incarnation et dans toute la création: "Nous voudrions attirer ici l'atten– tion sur une importante distinction, celle des concepts de 'ratio' et de 'mo- 9 Sent. III d. 32, q. 5; III, 706. 10 lbid 11 Gerken, La théo/o,efedu Verbe, 229. 12 [bid.
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