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COMME LES POINTS ÉPARS D 1 UNE LIGNE 515 accueillirent les premières recrues capucines (1889-1897), parmi les– quelles il convient de saluer d'abord Hilarin Felder, qui s'affirma dès 1904 par son Histoire des Études dans l'Ordre de S. François jusqu'au milieu du XIJJe siècle. Le P. Bernard voyait loin et juste, et déjà en décembre 1904 il appelait l'attention des Ministres pro– vinciaux sur le quatrième centenaire de l'Ordre qui aurait lieu en 1928. Avec l'esprit pratique qui le distinguait, il chargeait les supé– rieurs de choisir pour chaque province un religieux auquel incom– berait le travail de préparation et de composition des monographies, locales et provinciales. Ce religieux, archiviste ou historiographe, de– vrait être aidé par des confrères capables et obligeants : « Omnibus Religiosis commendamus ut Confratrem ad illud perficien– dum deputatum pro uniuscujusque conditione ac capacitate benevole adjuvare contendant ». Le général étendait par le fait même la fraternité à l'esprit de colla– boration scientifique, dont plusieurs confrères, p.e. Alexandre de Seg– giano et Basile de Bologne, donnèrent un persévérant exemple. Dans la lettre citée du 15 décembre 1904, Bernard d'Andermatt, s'inspirant des paroles et des actes de Léon XIII, rompait décidément avec la veille routine qui voulait que l'histoire fût coûte que coûte édifiante et apologétique, même aux dépens de la vérité. L'histoire de notre Ordre quelle qu'elle soit - écrivait-il - sera pour nous en tout cas une maîtresse de vie: Magistra vitae. Seuls les faits qui reposent sur des preuves sérieuses doivent être admis, et les cita– tions doivent être notées avec soin: « ... ut nonnisi res quae solido innituntur fundamento admittantur, utque sedes unde desumptae fue– rant sedulo accurateque adnotentur ». Cela n'est nullement à négliger - continue-t-il - surtout à notre époque où la critique historique procède avec tant de sévérité: « Hoc nostris praesertim temporibus ubi critica historia tam severe procedit, minime est negligendum ». Parmi ceux qui à cette époque répondirent fidèlement à l'at- tente du P. Bernard, on peut citer Angélique Eberl d'Egmating dont la Geschichte der Bayerischen K.apuziner-Ordens-Provinz (1908) peut être donnée en exemple, ainsi que les Nécrologes d'Aquitaine et de Toulouse du P. Irénée d'Aulon. Depuis le généralat de Bernard d'Andermatt, les études franciscai– nes suivent dans l'Ordre une marche ascendante, qui aboutira en 1930 à la fondation de l'Institut historique. Les idées avaient marché depuis, la méthode inductive moderne avait enseigné à monter des faits aux principes, et à recourir de plus en plus à l'histoire pour y trouver des leçons solides de vie et non pas des matières arides à polémiques. L'histoire s'humanise, dans le cloître comme dans le mon– de, et on y fait de plus en plus la distinction entre un livre de dévo-

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