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514 FRÊDÊGAND CALLAEY Les Ministres généraux et le relèvement intellectuel de l'Ordre Chaque Ministre général depuis lors a apporté sa pierre au relè– vement intellectuel de l'Ordre: par l'édition des Ordonnances des Chapitres généraux (1851), Venan ce de Turin (1847-1853) lui indique la voie de la tradition; Nicol as de Saint - Jean (1859- 1872) pousse Rocco Cocchia aux voyages en terre de mission, en Europe, en Asie et en Afrique, en vue de son Histoire (1861); Egide de Cortone (1872-1879, 1881-1884) se fait le promoteur des Ecoles séraphiques et procure ainsi aux provinces de l'Ordre qui les adoptent les premiers éléments d'un corps professoral étendu à l'enseignement moyen. Certes, de ces humbles débuts à la création d'un Institut scientifi– que au centre de l'Ordre il y avait encore loin. Mais la semence ger– mait, et avec le temps s'affirmait toujours davantage la nécessité de mettre les études à la hauteur des méthodes courantes et de prendre les moyens à cet effet. Un pas décisif dans cette voie fut fait sous le long généralat de Bern a rd d 'Ander mat t (1884-1908). Rappelons d'abord qu'il commença par donner l'exemple du travail personnel consciencieux, comme le prouvent: l'Exposition de la Règle, le Cérénionial et sa Vie de S. François d'Assise. Les Analecta Ordinis Capuccinorum dont il prit l'initiative dès 1884, vit paraître sous son impulsion nombre d'études et de documents inédits concernant l'histoire de l'Ordre. C'est lui qui confia les Archives et la rédaction des Analecta au P. Édouard d'Alençon, dont plusieurs études sur les origines de l'Ordre, ou des éditions de textes comme le Sacrum Commercium B. Francisci et la S. Francisci Vita et Miracula de Thomas de Celano virent le jour sous Bernard d'Andermatt 3 • Celui-ci recommanda à plusieurs reprises les études historiques franciscaines. En annonçant la continuation du Bullaire par Pierre– Damien de Münster (24 avril 1885), il exhortait les religieux auxquels « Dieu avait accordé le don de l'érudition et de la science», de le faire fructifier à l'avantage de l'Ordre. A propos des missions, il citait en exemple les trois volumes des Missioni dei Cappuccini de Rocco Cocchia da Cesinale: ouvrage remarquable pour l'époque, tant pour l'abondance de la documentation que pour le ton original et vivant de l'exposé. Afin de promouvoir les études dans l'Ordre, Bernard d'Andermatt ouvrit les Universités aux jeunes religieux destinés soit à l'enseigne– ment soit aux recherches historiques. Fribourg en Suisse et Louvain 3 Hilarin FELDER, O.F.M.Cap., General und Erzbisc/10{, P. Bernard Christen von Ander– matt (1837-1909), und die Erneuerung des Kapuzinerordens, Schwyz 1943.