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458 KORNEL GADACZ profit des exilés. Elle eut pour champ d'expansion les parties autri– chienne et prussienne de la Pologne et se déroulait sur une double voie: d'une part, la société polonaise était informée, de façon conti– nue, par l'intermédiaire des revues religieuses de Pologne, sur les prêtres en exil, et d'autre part, une quête à leur profit était annoncée et lancée par la presse quotidienne. Ce fut sans doute aussi sur les sollicitations de l'abbé Kieronski que le comte Ladislas Plater - homme d'action sociale et patriote fort connu, établi en Suisse - mena, à l'étranger, une propagande identique, à partir de 1875. L'activité de ce dernier se déploya en Allemagne, en France et en Italie. Beaucoup de feuilles catholiques, en ces pays, annoncèrent l'ouverture de quêtes. Tous les ans, le comte Plater publiait le compte-rendu de ces collectes. Les sommes recueillies furent si importantes que l'une des revues pour le clergé polonais put s'exprimer ainsi: « Pour tout ce qu'il fit, et que personne avant lui n'avait tenté, une gratitude impérissable lui est due de la part cle ses compatriotes reconnaissants». En 1876, il transmit en Galicie la somme de 1.500 francs. Le 26 août 1877, il publiait dans la « Germania » que la somme des quêtes était montée à 86.920,55 francs. En 1879, le total atteignit 100.856,03 francs'. Le comte Plater transmettait tous les ans le fruit de ses efforts aux mains de l'abbé Kieronski. À son tour, le prêtre publiait l'emploi fait des sommes à lui remises. L'abbé Kieronski entretenait une correspondance personnelle très vaste avec les ecclésiastiques déportés. Il en connaissait un bon nombre et faisait de ceux-là ses hommes de confiance. Ceux-ci lui en– voyaient les listes des prêtres résidant dans les différents « gouver– nements », avec annotations des noms de ceux qui n'avaient pas besoin de secours ou ne le méritaient pas. L'argent venait à l'adres– se des hommes de confiance qui en faisaient la répartition contre reçus signés. Les listes des bénéficiaires, pièces justificatives anne– xées, étaient renvoyées aux mains du promoteur de l'action cha– ritable. En principe, aucune aide n'était accordée aux prêtres habitant la Courlande. Les autres bénéficiaient aussi bien d'aumônes que d'in– tentions de messes. L'aide charitable de l'abbé Kieronski fut pro– videntielle aussi à l'égard de capucins. À lire la correspondance, l'on constate maintes fois combien lourde fut la charge qu'il avait assu- 1 Bonus pastor, 1878, n.18, p.146; Wiadomosci koscielne, 1876, n.13, p.134; Warta, 1879, n.248, p.2682.

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