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CAPUCINS POLONAIS DÉPORTÉS EN RUSSIE ET EN SIBÉRIE 481 Mais aux deux vieux capucins il ne restait plus grand-chose à vivre. Le P. Émilien décéda, le 2 avril 1884. L'abbé Nicolas Kulas– zynski écrivit à sa sœur: « Une grande tristesse me prend, c'est pourqu01 Je t'écris. Notre ca– pucin Oharzewski vient de dire adieu à ce monde. Basile se trouve à l'hôpital». Ce dernier ne tarda pas d'ailleurs à suivre son compagnon et bien– faiteur. Il mourut, le 12 août 1884 76 . Il y aurait lieu de mettre en relief l'héroïque dévouement dont fit preuve le P. Émilien envers son prochain. Neuf ans durant, dans un logement plus que misérable, il veilla sur le P. Basile malade, rem– plissant auprès de lui les fonctions les plus humbles. Après 19 an– nées d'exil, il reçut la permission de regagner son pays d'origine. Il jugea de son devoir de ne pas laisser l'infirme à la garde de seuls étrangers. L'amnistie attendue vint au milieu d'un hiver rigoureux. Il fallait donc remettre le départ au retour du printemps. Mais il fut atteint d'une pneumonie, qui le terrassa et l'emporta. L'abbé Filipo– wicz se chargea de son enterrement en cette terre ingrate et étran– gère77. Le P. Eugène Nienaltowski a eu un peu meilleure fortune. Il se trouvait en déportation, en 1883, dans le «gouvernement» de Kazan. Cette même année, le tsar permit qu'il retournât au pays, sans fa– culté toutefois d'accomplier son ministère sacerdotal. En septem– bre, il arrivait à Lomza, puis s'installait au village de K(èpiste Borowe (commune de Zar(èby Koscielne, district d'Ostr6w, «gouvernement» de Lomza). Le 9 juin 1887, le tsar le réintégrait dans ses fonctions sacerdotales 78 . En 1882, plusieurs prêtres demeuraient encore à Tunka. Les affaires de leur négoce les y retenaient. Un prêtre écrivait alors à l'abbé Kieroftski: « Nous savons seulement, avec certitude, qu'ils se trouvent à Tunka et y flouent les Bouriates ». Y demeurait aussi le frère Alexis Fija:Urnwski, de son état boucher et marchand de bestiaux, tandis que fr. Charles Chodk:iewicz était passé à Irkoutsk. En peu de temps, il était devenu propriétaire de deux florissantes confiseries. Toutes les deux furent la proie des 7 6 AR, Lettre de l'abbé Filipowicz de Tsévilsk, datée du 3 novembre 1881; Lettre de l'abbé Pisanko de Tsévilsk, datée du 2 octobre 1881; Lettre de l'abbé Nicolas Kulaszynski de Kostroma, 1884; KUBICKI, op. cit. III, 684, 700. 77 Echo Trzeciego Zakonu sw. O. Franciszka, 1884, n.5, p.158-159. 78 KUBICKI, op. cit. III, 693.
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