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CAPUCINS POLONAIS DÉPORTÉS EN RUSSIE ET EN SIBÉRIE 479 seuls qui s'étaient vu délivrer par les autorités administratives des certificats de bonne conduite. En date du 16 juin 1869, Plotnikov envoyait à la capitale une liste de 34 ecclésiastiques dont il avait fait le triage: 34 candidats pour le retour en Europe! Au nombre de ceux-ci se trouvèrent: les PP. Eugène Nienahowski et Émilien Oharzewski et le frère Venceslas Nowakowski. Le 9 janvier 1874, un nouveau groupe de déportés put bénéficier du décret et faire leur choix parmi les «gouvernements» où leur séjour était autorisé. De ce groupe, les PP. Basile Lassota, Émilien Oharzewski, Eugène Nienahowski et le frère Conrad Perzynski optèrent pour le « gouvernement de Kazan à l'exclusion de la ville de ce nom », tandis que Charles Chodkiewicz le faisait pour le « gou– vernement de Kostroma ». Un temps vint où tous les ecclésiastiques eurent quitté Tunka. Plus longtemps que la plupart y demeura, entre autres, le frère Alexis Fijalkowski, en raison de ses affaires 71 • Venceslas Nowakowski bénéficia du décret de 1872 et alla s'établir dans le «gouvernement» de Vologda, à Oustioug. En ce lieu, les prêtres et clercs polonais se construisirent une chapelle. À Oustioug, Venceslas partagea son temps entre la prière et la pratique des lettres. Un décret de l'an 1874 restituait aux déportés les droits de noblesse, et les libérait de la surveillance policière. Ceci équivalait à la faculté de se rendre en tout « gouvernement » à population russe, et même, à l'étranger. La seule restriction exceptait les deux capi– tales, les villes chefs-lieux de « gouvernements » et tout le Royaume de Pologne. La possibilité d'entrer dans le service de l'État était également déniée. Il partit donc pour Kiev, avec autorisation signée du gouverneur, un ancien camarade de classe. À Vinnitsa, le P. Ca– simir, capucin, le pourvut de lettres de recommandation: ainsi muni, il se rendit à Skafa. De là à Podwoloczyska il n'y avait qu'un pas. En ce dernier lieu, il franchit en cachette la frontière. Il se trouva du coup en pays de souveraineté autrichienne, un monde oü l'on respi– rait l'air de la liberté 72 • Ill. - CAPUCINS DANS LES « GOUVERNEMENTS » DE LA RUSSIE D'EUROPE Les PP. Émilien Oharzewski et Eugène Nienaltowski avaient quitté Tunka en mars 1875. Ils se rendirent, pour commencer, à Perm. De là, le premier d'entre eux prit le chemin de Tsévilsk, dans le « gouvernement » de Kazan. 71 X. AHASFER, op. cit., 153-157. 72 Kornel GADACZ, 0. Waclaw Nowakowski, 73-77.

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