BCCCAP00000000000000000000859

456 KORNEL GADACZ Ce fut donc ainsi que 400 prêtres polonais s'étaient trouvés jetés sur les immensités sans limite sur lesquelles s'étendait l'empire des tsars autocrates. Dans ce nombre, 160 demeuraient en Sibérie orien– tale; plusieurs moururent au-delà du lac Baïkal, tandis que le reste était consigné au village de Tunka. Une exception: l'abbé Leszczynski, des frères des Ecoles Pies, qui était tenu aux travaux forcés encore en 1875. Plus de 100 prêtres se trouvèrent en Sibérie occidentale, et 150 dans différents «gouvernements» de la Russie d'Europe. Parmi les prêtres exilés il y avait 7 évêques polonais 2 • Une troupe d'ecclésiastiques aussi considérable pouvait avec succès satisfaire aux besoins spirituels de tous les catholiques de Russie! Elle était aussi en état de réaliser de sérieux succès dans le travail missionnaire; d'autant plus que des diocèses catholiques existaient en Russie, et qu'une carence de prêtres s'y faisait vive– ment sentir. En plus il n'existait, pour toute la Sibérie, que cinq pa– roisses catholiques: Irkoutsk, Niertchinsk, Krasnoïarsk, Tobolsk, Tomsk, ainsi qu'une chapelle à Omsk. Elles étaient d'assez fraîche date, fondées par des prêtres polonais et, généralement, au profit de catholiques polonais. La paroisse d'Irkoutsk passait pour être la plus vaste du globe. Elle avait pour points extrêmes: le lac Baïkal, le pôle nord et le détroit de Behring. Durant l'incendie qui ravagea Irkoutsk, dans les journées du 3 et du 5 juillet 1879, la Maison de Dieu devint elle-même la proie des flammes. Après le sinistre, sur les appels du curé, l'abbé Cristophe Szwernicki, les offrandes affluè– rent, sans distinction des trois parties de la Pologne démembrée, si bien que, en 1881, 25.000 roubles avaient été collectés et la construc– tion d'une nouvelle église fut entreprise 3 • Celle-ci constitua un réel embellissement de la cité sibérienne. Hélas! quelques prêtres à peine reçurent de la part de l'admi– nistration russe l'autorisation d'occuper des emplois de vicaires auprès d'églises de Sibérie ou de Russie, et encore avec la restriction que tout retour au pays leur était interdit. Tel fut le cas du P. Ju– vénal. Les autres demeuraient soumis à une surveillance policière des plus strictes. Toute activité leur était rendue absolument impossible. Ils recevaient, pour tout subside, que 6 roubles par mois. Cela constituait une somme parfaitement insuffisante, surtout dans le cas des prêtres résidant en Sibérie où produits alimentaires et ar– ticles fabriqués étaient sensiblement plus chers qu'en Russie cen- 2 Wiadomosci koscielne [hebdomadaire paraissant à Lw6w], 1875, n.40, p.408. 3 Wiadomosci lcoscielne, 1879, n.21, p.170; Bonus pastor [hebdomadaire paraissant à Lw6w], 1881, n.17, p.142.

RkJQdWJsaXNoZXIy NDA3MTIz