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472 KORNEL GADACZ rencontrèrent à Krasnoïarsk. Charles fut déporté, une première fois, pour avoir pris part aux manifestations patriotiques qui préludèrent à l'insurrection nationale. Il parvint à obtenir l'autorisation de se rendre dans les « gouvernements » centraux de la Russie, mais une fois là, il s'enfuit vers sa contrée natale, l'Ukraine transdniéprienne. À la nouvelle que l'insurrection avait éclaté, il partit pour Kiev et s'enrôla dans le «maquis» insurrectionnel. Sa troupe quitta Kiev, le 26 avril 1863, en direction de Romanovka et de Borodianka. Une rencontre avec les forces russes que commandait le baron Tysenhau– sen se termina par la défaite totale des partisans. Charles et son cousin Joseph Wasilewski furent faits prisonniers. On les mena à la forteresse de Kiev. Charles s'affubla du nom d'emprunt de Antoine Warynski. Tous ces captifs avaient décidé de s'évader de la prison en se forant une galerie souterraine. Troisième de la file à s'intro– duire en rampant dans la galerie creusée, Charles fut dépisté par des chiens qui se mirent à aboyer. Une affaire en justice s'ensuivit avec, pour conclusion, une condamnation à six ans de travaux forcés. Au travail que nécessita la galerie souterraine, Charles avait attrappé le scorbut, mais tout malade qu'il était, il dut prendre, en mai 1864, le chemin - à pied! - de la Sibérie. De son côté, Venceslas avait été condamné à la peine de mort pour sa participation à l'insurrection. Grâce à des interventions en haut lieu, la peine fut commuée en déportation à vie en Sibérie. Ainsi donc, la rencontre fortuite des deux frères, à Krasnoïarsk, fut-elle particulièrement émouvante. Antérieurement déjà, d'actifs polonais, de concert avec un représentant des milieux révolution– naires russes, le nommé Nicolas Serno-Soloviévitch, avaient élaboré plusieurs plans d'évasion de Sibérie. Conformément à l'un de ces plans, dans tous les lieux de concentration de polonais, une révolte devait simultanément éclater, après quoi les évadés auraient à se frayer un chemin vers la Chine ou sur Boukhara. Dans le « gouverne– ment » de Krasnoïarsk, Charles fut désigné pour remplir des missions de confiance. La rencontre des frères eut lieu dans un hôpital où ils étaient tous deux inscrits malades. Le médecin en fonction, un déporté lui aussi, le docteur Venceslas Lasocki, se donna de tout cœur aux deux frères. Ce fut là que Charles initia l'autre aux secrets de la révolte projetée. Ayant pu constater les ravages de la maladie, en même temps que le rôle éminent qui devait lui échoir dans les évènements qui se préparaient, Venceslas proposa à Charles de tro– quer leurs sentences respectives. Ses suggestions furent adoptées. Venceslas, prenant le nom de Antoni Warynski en même temps que les chaînes de son frère, s'en fut à destination de Oussol. Charles, en qualité de clerc capucin, partit vers la résidence forcée aux
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