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468 KORNEL GADACZ gelsk même, depuis long temps. Il y avait eu jadis, à Pinega, une paroisse avec son église. Plus tard, cette localité s'était vue ratta– chée à la paroisse de Vologda. Les offices terminés, l'administration publique ferma la petite église et y apposa les scellés 34 • Le Père retourne, en 1876, de Schenkoursk à Arkhangelsk. La place de curé restait vacante. La faute en était, au dire des prêtres polonais, au curé précédent, l'abbé Krasucki, qui s'établit ultérieure– ment près l'église de Vologda. Il y aurait eu aussi négligence de la part des autorités ecclésiastiques de Pétersbourg, qui n'avaient point installé de titulaire au siège vacant. Il semble évident que les prêtres qui disaient cela oubliaient que c'était tout bonnement l'insuffisance du nombre de prêtres qui était cause du triste état de choses. Le P. Juvénal s'installe donc auprès de l'église. Deux ans plus tard, il restaurait celle-ci avec le fruit de collectes qu'il fit parmi la population schismatique de la ville. Il écrivait alors à l'abbé Alexan– dre Kieronski, à qui il était redevable d'envois d'argent ramassé au pays: « Toute ma consolation en cette piètre condition qui est la mienne, c'est de prier quotidiennement devant l'image du Seigneur et de sol– liciter de Lui, pour moi-même et pour les autres, grâce et béné– diction». L'aumône pure et simple le rendait tout confus, aussi priait-il de lui transmettre des intentions de messe. A la demande de son bien– faiteur, il lui envoya sa photo, mais pria qu'en retour celle de M. Kieronski lui soit adressée. Il lui signalait la présence au « gouverne– ment» d'Arkhangelsk de six prêtres déportés, dont 5 à Schenkoursk. Les lettres de tout ce monde sont soumises à la censure officielle 35 • Il partagea, plusieurs années durant, le sort d'un abbé Benoît Bugieri, ci-devant curé de Smolensk dans !'archidiocèse de Mohilev. Cet abbé Bugien, après avoir quitté Tunka, demeura jusqu'en juin 1874 à Pinega, avec un autre prêtre, Narcysse Wilewski. Il se trans– planta ensuite à Arkhangelsk, où il n'y avait pas de prêtre catholi– que. Il comptait pouvoir y exercer les charges pastorales. Les auto– rités administratives refusèrent de donner leur agrément. Il tenta donc de fuir, en 1877. Arrêté à Vologda, il fut renvoyé en convoi à Arkhangelsk et y fut soumis à la surveillance de la police. Naturelle– ment, il alla s'installer avec le P. Juvénal dans le voisinage de l'église. Des années· se passèrent. Libéré de la surveillance de la police, il quitta Arkhangelsk et vint se fixer à 25 verstes de Pétersbourg. 34 AR, Lettre de l'abbé Ladislas Szabranski et Antoine Brondzo, datée du 18 juin 1876, à l'abbé Al. Kieronski. 35 AR, Lettre du P. Juvénal, datée du 13 décembre 1880, à l'abbé Al. Kieronski.

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