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LES CAPUCINS AU SERVICE DES PESTIFÉRÉS 205 encore emporté par la peste. Il s'était présenté au P. Archange de Pembroke « a la place d'un autre Frère qui n'étoit pas encore arnve... et il ne voulut jamais sortir quand celuy qui y devoit venir avant luy se présenta; il dit courageusement qu'il vouloit mourir dans ce saint exercice » et mourut, lui aussi, victime de son zèle' 10 • Malgré une certaine accalmie, on apprit, à Saint-Honoré, au dé– but du mois d'octobre, la mort survenue à l'hôpital du faubourg Saint-Marcel, du Frère François de La Mothe, frère laïc, ancien «soldat au régiment des gardes de Sa Majesté». Touché par la grâce, il deman– da l'habit de capucin au couvent de noviciat du faubourg Saint-Jac– .ques, ou « aiant encor ses habits seculiers, il ne faisoit point difficulté de porter la hotte et sortir ainsy dehors de l'enclos du convent, et pa– roistre en présence de plusieurs personnes signalées et de grande réputation qui étoient de sa connaissance, méprisant ainsy le monde et ses vanitez ». Désigné pour servir ses confrères malades et hospitalisés à l'« hostel des pestiferez, au faubourg Saint-Marcel » en contracta lui aussi, bien rapidement, la maladie et mourut saintement 41 • Après Montdidier 42 , la peste désolait alors la ville de Soissons et allait donner l'occasion à trois jeunes étudiants d'illustrer la provin– ce de Paris 43 • Les capucins avaient été favorisés en cette ville, car leur couvent comptait parmi les plus beaux de la province. Ils le devaient à d'illustres bienfaiteurs, tel Pierre de Bermond, trésorier de France, qui en cette fin d'octobre 1623, reconnaissait avec son épouse Isabelle Lesné que le mur qui séparait sa basse-cour du jardin des capucins avait été bâti « des derniers aulmonez aux ditz Capu– cins » 44 • Les religieux surent reconnaître les bienfaits reçus dans cette ville, dont le couvent abritait l'étude de théologie 45 • Aussitôt, trois jeunes prêtres étudiants, les PP. Josaphat du Hâvre, Grégoire de Compiègne et Jacques de Senlis se proposèrent comme volontaires au P. Honoré de Paris. Tous trois se consacrèrent au ser– vice des pestiférés dans la ville et les villages circonvoisins, soignant les malades. Ils s'étaient fait une telle réputation de sainteté, que •o Ibid., p.288; f.fr . 25.047, p.27. 41 Ibid., p.289; Nécrologe du Titre, 17; A. PIGNOT, L'hôpital du Midi, 104. 42 Gallia Christiana X, col. 1210. 43 « Ci resta solamente di riferire in compendio quanta fecero tre giovani sacerdoti che ·impiegati in ta! pietoso ministero, diedero prove gloriose del loro coraggio, e decorarono al .somma la stessa Provincia di Parigi » (ANTONIO DA CoMO, op. cit. II, 245). 44 M. DE SARS, Le couvent des Capucins de Soissons, 13. 45 Nous voyons un P. Raphaël de Villeneuve-le-Roi lecteur de théologie à Soissons en ;J.622 (Bibl. Mazarine, ms. 2419, p.210).

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